Décidément le cinéma d'épouvante horreur semble tirer encore et toujours plus la couverture vers soi. Rien de neuf à cela, depuis plus de dix ans maintenant nous sommes abreuvés d'oeuvres en tout genre prétendant repousser les limites du supportable et du regardable. Tandis que le commun se jette sur des productions pas toujours finaudes à l'angoisse facile, il en oublie l'inventivité des décennies précédentes. À culture fast-food son cinéma.


The Jane Doe Identity se situe à mi-chemin de ce rapport. Nous y reviendrons.


Après un Troll Hunter fauché et somme toute assez médiocre, André Ovredal revient à la tête, cette fois ci, d'une production filmique au budget somme toute correct et aux acteurs loin d'être des Joe le clodo en puissance.


The Jane Doe Identity nous plonge dans l'univers morbide des légistes et leur enquête de l'identité d'une Jane Doe (tout est déjà dit dans le titre), un cadavre dont on ne sait strictement rien mise à part qu'on l'a retrouvé dans le sous sol d'une maison, des corps sans vie au rez de chaussée. Une autopsie est pratiquée, un père et son fils, tous deux légistes, l'exécutent. Le corps de la jeune femme semble anormalement intact compte tenu de ce qu'il vont découvrir en fouillant dedans... Très vite, ce qu'ils pensaient être une investigation de routine va se changer en cauchemar.


The Jane Doe Identity n'est pas un mauvais film, du moins pas dans son ensemble. Toute sa tension montante, toute la mise en place angoissante de l'horreur fonctionne à mon sens. L'opération chirurgicale est méthodique, travaillée, lente et prenante. A chaque nouvelle étape on se surprend à écarquiller les yeux de peur de voir le corps inerte se mouvoir et la cloche à son doigt de pied tinter. De plus, on ne peut qu'être secoué par des visuels assez viscéraux et inquiétants, juste de quoi avoir un petit creux.


Par la suite, lorsque la situation finit par exploser et l'angoisse s'acter, l'intérêt s'en retrouve extrêmement diminué, faute à un traitement hyper classique et superficiel que les différentes révélations scénaristiques ne suffiront pas à faire oublier. D'une tension émergente, nous zigzaguons entre une épouvante peu originale et du mélodrame presque aussi navrant que forcé. Et ce n'est pas les quelques jeux de lumière et musiques entraînantes qui rectifieront le tir.


Pour autant il y a tout de même quelque chose d'intéressant à confronter des hommes de science au mysticisme le plus complet jusqu'à ce que cette première s'incline devant ce second. La rupture entre les deux aurait peut être méritée d'être un peu plus subtile cela dit mais passons.


Passons sur tout cela comme le public risque d'oublier bien rapidement ce Jane Doe Identity. Je miserai bien une pièce là dessus mais mes poches sont vides.

Créée

le 25 mai 2017

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Fosca

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