The Autopsy of Jane Doe s’avère une bonne surprise. Je n’attendais pas monts et merveilles du film d’André Øvredal, déjà derrière le sympathique Troll Hunter puis le totalement dispensable Last Voyage of the Demeter, mais il est fine aussi efficace qu’il est classique. Et puis quand il y a Brian Cox, c’est toujours du positif.


Le cinéaste propose un huis clos, dont le décor est voué à évoluer au gré des jeux de lumière, avec une approche assez rare pour susciter l’intérêt du métier de médecin légiste, bien éloignée de la vision barrée d’un Re-Animator. Ici, père et fils s’ingénient à comprendre le puzzle que représente le corps pâle de cette femme non identifiée. Chaque coup de bistouri, chaque prélèvement d'échantillons, chaque organe extrait, recèle un nouveau mystère (que je me garderais bien de vous spoiler ici) qui transforme le récit en véritable jeu de détective.


Un whodunnit dissectif qui entraîne le spectateur de façon ludique dans une montée en tension plutôt efficace tant la nature de la menace qui pèse sur la chambre mortuaire est inconnue. Cox et Hirsch sont par ailleurs crédibles, cherchant à fuir dès lors que les hypothèses rationnelles sont invalidées au profit du surnaturel (ici pas de scepticisme forcé), mutant ainsi l’enquête en partie de cache-cache, toujours avec une composante joueuse.


Malheureusement, c’est aussi cette seconde partie qui comporte les plus grosses tares du film, puisqu’elle cumule certains poncifs éculées de l’horreur et se vautre dans des effets putassiers qui viennent dérégler une partition jusque là sans faute (les jumpscares à base de chat, c’est tout simplement interdit). On suit ainsi cette deuxième moitié avec moins d’entrain que la première, dans une sorte d’automatisme poli.


La conclusion vient tout de même raviver l’intérêt. Le concept de réciprocité des sévices et lésions est original et bien amené, tandis que la dimension hallucinée du récit conduisant à l’homicide involontaire de la compagne du fils fait son petit effet.


The Autopsy of Jane Doe n’est donc pas un cador du genre ni un chef d’oeuvre, mais reste une proposition tout à fait bien troussée et originale sur une bonne partie de son déroulé, et les quelques écarts qu’il commet n’entachent pas suffisamment l’ensemble pour que je ne puisse le recommander aux amateurs du genre.


Frakkazak

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