"Respecte le plan. Anticipe, n'improvise pas. Ne fais confiance à personne. Ne cède jamais le moindre avantage. Ne mène que le combat pour lequel on te paye. Bannis l'empathie. L’empathie, c'est de la faiblesse. La faiblesse, c'est de la vulnérabilité. À chacune des étapes, pose-toi la question : qu'ai-je à y gagner ? Voilà les conditions. Voilà à quoi il faut t'engager si tu veux réussir."
David Fincher revient au ciné...pardon, sur Netflix avec cette adaptation d'une BD française du même nom, et signe ici une œuvre efficace, au rythme lent et prenant à la fois.
Certes, le film ne brille pas de par l'originalité de son scénario, qui rejoint la longue liste des histoires de tueur professionnel qui se fait lâcher par sa hiérarchie après qu'une mission ait mal tournée et cherche à prendre sa revanche (oui, je vous ai plus ou moins résumé le film).
Mais malgré son déroulé très attendu, je n'ai pas décroché durant les 2 petites heures que dure le film.
Premièrement grâce à la présence et au charisme de Michael Fassbender (qu'on avait pas vu dans un rôle de premier plan depuis quelques temps, et ça ça fait plaisir) dans la peau de ce tueur peu causant, mais tout en monologues internes, froid et méticuleux, ressemblant à une sorte de "fantôme" sans véritable identité, programmé pour mener à bien sa mission.
Et deuxièmement pour la mise en scène toujours aussi millimétrée de Fincher, poussant toujours aussi loin son souci du cadrage, de la lumière, du moindre détail.
Une réalisation carrée et perfectionniste, filmant l'attente, la précision et l'exécution, et qui colle finalement très bien à son sujet et à son protagoniste principal. Pas très étonnant donc que Fincher se soit emparé de cette histoire-là plutôt qu'une autre.
Certains d'entre vous n'y ont peut-être vu qu'un simple exercice de style avec un peu d'épate à l'intérieur, ce que je pourrais comprendre.
Perso, j'y ai plutôt vu la mise en images d'une déshumanisation nécessaire pour briser les rouages d'une machinerie fatale, tout cela à l'intérieur d'un monde ultra-connecté.
Bref, sans jamais atteindre la qualité narrative et la force cinématographique de ses meilleurs films, une œuvre maîtrisée et très plaisante à voir.