The king of Marvin Gardens fait partie de ces films dits du Nouvel Hollywood, avec un espace créatif très fort, qui repose surtout sur quelques acteurs. Un animateur de radio, joué par Jack Nicholson, est sommé par son frère ainé (Bruce Dern) de le rejoindre à une station balnéaire, nommé Marvin Gardens, afin qu'il rénove cet endroit et ainsi devenir riche.

Il faut avouer que l'histoire est souvent absconse, partant dans plein de directions à la fois, mais on finit toujours par retomber sur ses pieds, notamment lors du tragique final. C'est surtout l'histoire de deux frères, l'un taciturne, et l'autre exubérant en diable, grande gueule, qui vit au-dessus de ses moyens mais qui s'est donné un rêve, un espoir (c'est un ancien prisonnier).
Le film doit beaucoup à son casting et au génie d'avoir inversé les idées conçues ; le réalisateur, Bob Rafelson, a eu l'idée géniale de donner le rôle du frère taiseux à Jack Nicholson et celui du chien fou à Bruce Dern, alors que leurs personnalités auraient dû aller vers le contraire. C'est l'occasion de revoir Jack Nicholson, exemplaire de sobriété, mais qui incarne d'une certaine façon la droiture, dans un superbe monologue de cinq minutes au début du film. On le voit parler, à peine éclairé, parler de manière continue sur sa jeunesse, et plus particulièrement sur son frère, son grand-père et ... une arête de poisson ! La caméra filme en gros plan le visage presque livide de Nicholson, et dont on voit peu à peu une lumière rouge ... pour s'apercevoir en fin de compte qu'on est dans une cabine de radio avec un assistant à ses côtés !
Outre les deux hommes, il y a aussi Ellen Burstyn, Scatman Crothers, et une jolie découverte nommée Julia Anne Robinson, qui mourra malheureusement de façon tragique peu de temps après, à seulement 24 ans.

Le film crie aussi sa révolte, son envie de changement, mais c'est surtout un cri d'amour d'un frère pour l'autre, dans les deux sens. Ce qui fut aussi un film très personnel pour Bob Rafelson, qui a signé le scénario.
J'avais déjà adoré Five Easy Pieces, le précédent film du réalisateur, déjà avec Jack Nicholson, mais Five Easy Pieces est un film de son époque, très libre dans le bon, quitte à décontenancer, mais avec une interprétation hors pair.
Boubakar
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le 23 mars 2015

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Boubakar

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