The Last Real Men
The Last Real Men

Documentaire de Ulrich Seidl (1994)

L'émancipation des femmes ? Aux chiottes ! Mais et l'éthique dans tout ça ????

Bof bof bof. Un peu paresseux ce docu.


L'auteur ne se foule pas trop. En gros, il montre du doigt des types qui ne supportent pas les femmes émancipées. En soi, l'intention est louable, et puis tous les points de vue se discutent... sauf que l'auteur ne discute pas grand chose ici. Il répète son processus, juste en pointant du doigt ces gens, en les faisant passer pour des quiches. Jamais il n'essaie de comprendre leur point de vue, à croire que l'auteur se croit supérieur (il les filme de manière hautaine). Pourtant il y aurait plein de choses à creuser : leur enfance, leur vie de famille, amis aussi tout le contexte social. Parce qu'un tel comportement n'est pas juste le fruit d'une décision, c'est aussi le produit de facteurs sociaux que nous subissons inconsciemment. Mais non, pour l'auteur, apparemment, ce sont juste des cons. C'est tellement plus facile.


Au bout d'un moment, je me suis même demandé qu'est-ce qui était plus con : avoir un tel raisonnement envers la femme ou bien manquer de respect envers les gens que l'on interview. Parce que clairement, le réalisateur a dû leur mentir. Il ne les a pas filmé en leur disant : je trouve votre point de vue idiot et je vais montrer aux gens à quel point vous êtes des blaireaux. C'est d'ailleurs une des différence entre ce docu et l'émission "Strip tease" ; cette dernière jouit d'une certaine popularité, et aussi surprenant que cela puisse paraître, les gens demandaient à être filmés pour l'émission. Il y a donc une forme de complicité. Pas ici.


L'autre différence, c'est que dans les épisodes de cette série, il y a des mises en situation, c'est riche, c'est nourri. Ici, le réalisateur se contente de faire poser de questions... sauf qu'après 10 minutes, on a compris quel genre de questions seraient posées, et jamais l'auteur ne parvient à nous surprendre. Il y a tout de même une évolution de l'intrigue, si je puis dire, à la toute fin, je ne m'y attendais pas, mais ça n'est pas très creusé non plus (mais au moins l'auteur ne s'éternise pas, comme s'il n'était plus intéressé par son sujet).


La mise en scène non plus n'est pas très riche. En effet, le réalisateur filme toujours de la même manière. Ça produit son petit effet au début, on rigole bien, mais après vient la lassitude, et ce assez rapidement. Vous savez ces moments un peu drôles où les personnages posent dans le cinéma de Wes Anderson, pendant qu'une voix off explique des trucs. Cela a un effet comique de par la stoïcité des images, de par la pose, de par la symétrie. Dans le cinéma de Wes Anderson, ça ne dure que quelques instants, après il passe à un autre concept formel. Wes emploie toujours les mêmes trucs, mais au moins il a plus d'un tour dans son sac, ce qui lui permet de jouer avec ses trucs de les agencer différemment, de les peaufiner. Ici, en revanche, Seidl n'a pas d'autres trucs, il reprend toujours le même concept. C'est vraiment un cinéma de paresseux. Ou bien d'arrogant ? Peut-être que le réalisateur se dit qu'il a déjà trouvé sa forme, que ça ne vaut pas la peine de chercher plus loin... c'est nul de faire des films et de se répéter autant à chaque nouveau projet.


Bref, plus je vois de films de ce réalisateur et moins je l'aime, c'est un peu dommage. Je ne désespère pas, ou en tous cas je n'abandonne pas pour la simple et bonne raison qu'il part toujours d'une bonne idée pour faire ses docu ; ainsi donc j'ai toujours envie de voir ses autres films en espérant que cette fois il aura plus d'une idée ou bien qu'il sera capable d'offrir un traitement un peu plus approfondi de son idée de départ.

Fatpooper
5
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le 17 juil. 2016

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