Avoir un bon copain.

Emigré en Angleterre au début des années 60, après deux échecs au Canada, Sidney Furie connait de beaux succès critiques outre Manche et on l'affilie à la nouvelle génération des cinéastes en devenir. "The leather boys" est déjà son septième film anglais alors qu'il n'y est que depuis 4 ans. Mais le succès public n'arrivera qu'un an plus tard lorsqu'il réalisera le film d'espionnage "Ipcress, danger immédiat", énorme carton au box office.

"The leather boys" s'apparente à la Nouvelle Vague anglaise, d'où émergera Ken Loach, Ken Russell ou Stephen Frears. Film oublié pendant longtemps, on redécouvre aujourd'hui en lui un précurseur du cinéma gay anglais avec le personnage de Pete, le compagnon de route du personnage principale, joué par Dudley Sutton, déjà présent dans le film précédent de Furie "The boys". L'homosexualité, un thème encore tabou en Angleterre, où cela est encore considéré comme un délit à l'époque de sa sortie. Les critiques assassineront le film à sa sortie, le traitant de répugnant ou malsain et il n'aura aucun succès.

Mais le film est aussi une critique sociale de l'establishment anglais de l'époque. De l'étroitesse d'esprit de la société des années 60 et des moules dans lesquels on se devait de rentrer pour être reconnu. Le jeune couple amoureux du début se perd dès leur jeune mariage dans leur désir de perpétuer l'image de la cellule familiale anglaise modèle.

Surprenant film donc dans la filmographie de ce réalisateur, plus connu aujourd'hui pour ses films d'actions et ses comédies de série B, que pour son cinéma d'auteur...