"Show don’t tell" ? Rien à faire, Mike Flanagan dit tout. Omniprésente, la voix off vous a dérangés ? Par sa littéralité bienveillante, elle magnifie la diégèse, cette expérience émotionnelle qui met à sa botte le temps, l’espace et la physique des particules, celles qui peuplent la vie de Chuck. Inclassable, intenable, virtuose. Le message est simpliste ? Pourtant, presque personne ne s’arrête à un angle de rue pour éblouir la journée de son prochain, même pour un instant. Chuck, lui, au moins, a dansé, sans pudeur, avant que le monde ne s’effondre. Life of Chuck prend votre suffisance, votre complexe de supériorité, et le broie dans le mixeur de son bonheur candide, exposant derrière nos apparences de certitudes notre peur de ne rien laisser. Simpliste ? Chuck, c’est Socrates réconcilié avec le monde, qui sait qu’il ne sait pas, mais qui choisirait d’en sourire, c’est une bourrasque d’humilité qui prend à l’âme, notre dernier héritage face aux silences éternels des espaces infinis, c’est le « je ne sais quoi » de Jankélévitch, l’amour universel des franciscains, la vie comme intensité de Spinoza, la mémoire qui façonne l’existence de Ricoeur. Et peu importe que des multitudes s’effacent et que cela aussi passera, si c’est pour avoir des vies comme celle-là. "Thanks Chuck".