Life of Chuck
6.9
Life of Chuck

Film de Mike Flanagan (2024)

Mike Flanagan n’est pas un inconnu. Avec la série The Haunting of Hill House, il a su imposer un style singulier, mêlant atmosphère, fluidité narrative et vertiges émotionnels. Avec The Life of Chuck, l’ambition est palpable : raconter la vie d’un homme à rebours, en trois actes, presque sans intrigue. Sur le papier, le projet est audacieux.

La première partie se déroule dans notre monde qui s’effondre, où des encarts publicitaires apparaissent mystérieusement : "Merci Chuck pour ces 39 années merveilleuses." L’idée de lier la fin d’un homme à celle de l’humanité intrigue. Mais très vite, le film alourdit son propos. La voix off surligne chaque intention, les métaphores sont martelées, et le symbolisme devient pesant.

Les choix de mise en scène étonnent : décors artificiels, jeu d’acteurs surjoué, comme si le film était un souvenir reconstitué par le personnage lui-même. Cela pourrait être une piste intéressante — celle d’une mémoire qui rejoue les scènes marquantes d’une vie — mais la réalisation manque de finesse. La scène où Chuck improvise une danse de rue au son d’une batterie est symptomatique : trop chorégraphiée, trop "clip", sans naturel ni émotion. Le film enchaîne d’autres moments kitsch, comme cette scène de bal scolaire où Chuck séduit la foule avec une danse à deux. Nul second degré assumé avec l’usage du Moonwalk, encore un effet qui tombe à plat.

Le film se veut lyrique et poétique, mais échoue à toucher par manque de subtilité. Quelques échos visuels et sonores lient les trois actes, mais ces résonances restent trop appuyées. Le fantastique s’invite par moments, sans jamais être justifié ni exploité, comme cette maison où le personnage semble se regarder mourir.

En somme, The Life of Chuck est un film aux intentions nobles, mais mal servies par une mise en scène datée, un jeu trop démonstratif et un lyrisme forcé. Je reste surpris par l’enthousiasme critique qu’il suscite : ce cinéma carton-pâte, nostalgique et artificiel, m’a laissé à distance.

elrenardo1
5
Écrit par

Créée

le 8 août 2025

Critique lue 9 fois

elrenardo1

Écrit par

Critique lue 9 fois

D'autres avis sur Life of Chuck

Life of Chuck

Life of Chuck

le 13 juin 2025

Dancer in the quarks

Life of Chuck est un film à la marge, et c’est aussi ce qui explique l’enthousiasme qu’il suscite. À la marge de la filmographie d’un réalisateur qui a habitué son public au genre horrifique, et à la...

Life of Chuck

Life of Chuck

le 15 juin 2025

Let's Dance !

Au milieu du recueil de nouvelles de Stephen King, Si ça saigne, il y a La vie de Chuck, une véritable bombe émotionnelle, qu’il est impossible de lire sans que les larmes ruissellent sur vos joues,...

Life of Chuck

Life of Chuck

le 7 juin 2025

Autant aller voir La Vie rêvée de Walter Mitty

Je comprends à qui s’adresse Life of Chuck, je vois les intentions derrière, et oui, le film transpire la volonté de bien faire. Il se veut doux, bienveillant, et lance ce message très clair : « sois...

Du même critique

L'Âge d'or, tome 1

L'Âge d'or, tome 1

le 4 janv. 2019

Gilets jaunes classieux

Étonnant ce parti pris de Pedrosa de renouveler totalement sa colorisation. On est d’abord un peu rebuté par la saturation et puis très vite époustouflé par ce foisonnement graphique jubilatoire. Et...

Bételgeuse, intégrale

Bételgeuse, intégrale

le 25 mars 2018

Simpliste et vain

Un ami m'a conseillé ce cycle de Léo et j'y suis donc entré sans à priori. Très vite, j'ai été exaspéré par la naïveté du propos à tous les niveaux. L'univers décrit est franchement peu fouillé et...

Évanouis

Évanouis

le 8 août 2025

Critique de Évanouis par elrenardo1

Après avoir frappé un grand coup avec Barbarian en 2022, ce film qui avait réussi à transformer une simple location Airbnb en cauchemar absolu, au point de nous faire hésiter à jamais avant de...