Après Goodnight Mommy et un sketch dans la compilation horrifique The Field Guide to Evil, les trublions autrichiens Severin Fiala et Veronika Franz signent pour leur premier passage aux États-Unis un nouveau film inquiétant qui a beaucoup fait parler de lui... pour finalement pas grand chose. Car au-delà de sa thématique religieuse intéressante et sa superbe photographie, The Lodge ressemble plus à une arnaque qu'à une claque horrifique...
Autour d'un pitch intrigant où une belle-mère mal-aimée des enfants de son futur mari se retrouve enfermée avec eux la veille de Noël dans un chalet perdu dans la neige. Hostiles, les deux gamins en font baver à celle qu'ils jugent responsables du suicide de leur mère, au mieux en l'ignorant, au pire en la saquant gentiment. En dévoiler plus serait spoiler l'intrigue qui n'arrive malheureusement qu'en toute fin de bobine. Il faudra donc attendre une bonne heure pour voir enfin le scénario éclater et proposer quelque chose de concret, la longue introduction ne servant qu'à laborieusement instaurer une ambiance hélas elle aussi ratée, Franz et Fiala n'arrivant visiblement pas à créer une tension nécessaire pour suivre un récit apathique et ennuyeux.
Fortement inspirés par le Hérédité d'Ari Aster, les réalisateurs tentent de proposer une mise en scène langoureuse, calme, composée de lents travellings soignés, d'une photographie éclatante, jouant sur les sons et les cadrages angoissants. Mais rien n'y fait, le film ne prend pas. L'interprétation reste pourtant excellente, de l'étoile montante Riley Keough au jeune Jaeden Martell, déjà habitué au genre depuis Ça, mais la révélation finale, certes surprenante et bienvenue, ne sauve pas le film. Les éléments faussement fantastiques voire horrifiques sont défectueux, empêchant ce thriller maladroit de se démarquer et, plus encore, de satisfaire. Une amère déception qui aurait largement pu être mieux travaillée.