Grosse année 2013 pour l'ami Zombie : un album et un film.
Ô joie !
Retour en arrière : non, pas "ô joie". Et ouais, son nouvel album n'est pas terrible. Peu d'inspirations, des compositions assez pauvres, une folie qui s'évanouit... L'époque de White Zombie ou de "The Sinister Urge" est bien loin.
Heureusement, il y a "The Lords Of Salem", nouveau méfait halluciné et déchaîné.
Moins déchaîné que les précédents pourtant. L'ambiance western graveleux de "The Devil's Rejects" ou les trips psychédéliques de "La Maison des 1000 Morts" qui marquaient la folie créative et osée du bonhomme, ne sont plus d'actualité. Ici, Rob Zombie préfère s'incorporer dans une atmosphère plus urbaine, la station de radio en étant le pilier. La folie n'explose pas directement, elle s'infiltre tout au long du film, mettant un peu de temps à se développer. Chose étrange, car les dix premières minutes sont franchement délirantes, défoncées au MD, j'suis sûr.
Mais le fait de ne pas s'enfoncer dans le délire satanique (ce qui aurait pu paraître logique au vue de l'introduction) permet à Rob Zombie de développer un maximum son ambiance. Bon d'accord, les jumps-scareds sont assez simples mais la musique arrive à les rattraper. Faut faire gaffe à pas faire exploser le volume dans le casque parce que sinon...
Je le disais, "The Lords Of Salem" est moins ambitieux que les autres. Zombie donne l'impression de s'être donner une ligne de conduite, histoire de ne pas se faire catégoriser. Pourtant, on sent sa patte à plein nez, entre des personnages finies à la pisse (les trois vieilles) et d'autres qui donnent l'impression de sortir du néant. Ce sont donc surtout les personnages qui insufflent la peur (tout est relatif) au spectateur, ce n'est pas crade, c'est juste étrange. Étrange et assez angoissant.
Là où Rob Zombie s'améliore, c'est au niveau de l'esthétisme. On l'a déjà dit mais putain, ça envoie du lourd dans les gencives. Tout le film baigne dans un esthétisme ultra-travaillé aidant formidablement bien à l'ambiance. C'est même beau, sans déconner. Quand on parle de beauté, faut parler de Sheri Moon Zombie : des jolies formes, des dreadlocks toutes blondes, des lunettes donnant un air stupide (ouh, la vilaine infirmière!)... on devient jaloux du Rob (qui est comme gentil en nous gratifiant d'un joli plan sur le fessier culotté de sa femme).
Mis à part son physique, elle assure toujours autant en fille perdue qui se découvrira au fil d'expériences bien spaces (suspens !).
Sans être aussi original, "The Lords Of Salem" est un joli conte diablotin réservant des moments forts délirants.
(j'espère juste que le prochain album sera meilleur).