Dans The Lost Daughter, Maggie Gyllenhaal s’attaque au vertige de la maternité à travers le personnage de Leda, incarnée à deux âges de sa vie.
Le film démarre de manière engageante, avec ces errances balnéaires qui évoquent le trouble intérieur du personnage d’Olivia Colman : un mystère s’installe, les silences laissent place aux suppositions, et la mise en place intrigue. L’atmosphère, portée par les paysages grecs et une sensation d’isolement quasi autarcique, installe une ambiance singulière, propice à l’introspection. Le casting se montre globalement à la hauteur : Colman tient le film sur sa première moitié, puis c’est Jessie Buckley qui prend finalement le plus la caméra. Dakota Johnson, Ed Harris et Paul Mescal complètent sobrement l’ensemble.
Mais le récit s’enlise dans une narration éclatée et trop répétitive. Le jeu constant entre passé et présent finit par lasser, et les flashbacks, au lieu d’approfondir les thèmes, ne font que recycler les mêmes enjeux sans jamais véritablement creuser. L’écriture des dialogues n’aide pas : les échanges entre personnages sont souvent étranges, mécaniques, comme si tout le monde jouait à côté. Le film reste en surface, et donne l’impression que Gyllenhaal n’ose pas aller au bout de ce qu’elle pose. L’usage trop fréquent de gros plans serrés sur les visages ajoute à cette sensation d’étouffement.
Un projet ambitieux mais qui s’essouffle, laissant une impression d’inachevé. J’en ressors plus frustré que remué, comme si la retenue du film avait fini par vider son sujet.