Mesdames, méfiez-vous des triangles qui brillent dans le noir, ça rend conne!

Je le sentais venir! Je vais pas dire que je le savais, mais pas loin... C'est con, j'avais réussi à me convaincre que tu allais rebondir mon cher Nicolas, que ce moyennasse Only God Forgive n'était qu'un simple accident de parcours et que c'était déjà oublié... Je ne vais pas trop revenir sur ce premier point de divorce entre nous (sous peine de me faire démonter par ma moitié qui, elle, l'a vu jusqu'à l'obsession ce Only God, à tel point qu'elle a été à deux doigts de se faire interner....donc je ne prendrais pas de risque..) mais je trouvais que tu finissais par te caricaturer toi même: une vulgarité racoleuse, un sur esthétisme qui m'avait perdu, une violence à tendance gratuite et bien sûr du cul histoire qu'on puisse au moins se rincer l'oeil à défaut d'être passionné. Bref, un échec! Et bien, mon con, si j'avais su!


Alors, pourtant, j'avais fais un effort pour toi! Me taper une centaine de km, juste pour voir un film en V.O, c'est bien une première! Si j'avais su...
Ma moitié me l'avait bien vendu (même si elle-même était un peu craintive), étant présente à l'avant première de My life directed by Nicolas Winding Refn en ta présence et celle de ta femme. Elle avait été conquise par l'échange! (Faut dire qu'elle est accro aussi...). Alors, une fois bien installé, j'y ai cru! Oh, pas longtemps, un petit quart d'heure....avant de descendre lentement mais surement tel un Jacques Mayol vers un vide abyssal!


Car franchement, il se passe quoi dans ton film? A côté, OGF ressemble à un film d'action survitaminé, c'est dire! Tu es un des rares qui me fascine avec rien, comme je te l'ai déjà déclaré pour Drive ou Le guerrier silencieux mais faut croire que j'ai des limites...et que tu les a atteintes! C'est important au petit Blondin que je suis, qu'on lui raconte une histoire! Qu'on lui provoque empathie ou détestation envers les protagonistes, qu'il éprouve de l'amour ou de la haine envers les personnages qui défilent devant ses yeux. Bein putain, je me suis fait chier comme un rat crevé! J'en avais strictement rien à foutre de ce qui pouvait lui arriver à la petite! D'ailleurs qu'as-tu fais de ta subtilité! Où l'as- tu égarée?
Car franchement, plus manichéen tu meurs! Je ne porte pas spécialement le monde de la mode dans mon coeur, mais je ne le vois pas pour autant aussi sombre.


Donc, dans le monde de la mode, le photographe célèbre ne peut être qu'un gros connard silencieux qui ne voit que de la viande à utiliser, les gonzesses ne peuvent être que des sacs d'os superficiels tirant la gueule (sans doute la chirurgie) et voulant prendre la place des autres par tout les moyens, la maquilleuse ne peut qu'être amoureuse de la star...etc...etc..non pas que ce ne soit pas vrai, mais mon petit Nicolas,


une accumulation de clichés ne renforce pas pour autant la vérité!


Quant à Jesse et sa pseudo évolution....pfff, que dire... Alors oui, je reconnais que Elle Fanning possède un certain magnétisme mais pour le reste, elle fait ce que tu lui demande: rien! Pas de parcours du combattant, car à peine arrivée à L.A, elle a le monde à ses pieds! Bon, elle a bien quelques petits problèmes comme un gérant d'hôtel un peu chelou (n'importe qui à la place de Keanu aurait fait l'affaire d'ailleurs vu le cliché du rôle) ou l'arrivée d'un gros félin dans sa chambre (J'ai cherché à comprendre, j'ai commencé à saigner du nez, j'ai laissé tomber!)...


Mais elle fait avec, et la vue de triangles suffit à la faire passer de jeune biche effarouchée et un peu perdue à une grosse connasse maquillée comme un camion volé qui jette son copain (la seule personne qui était sincère et tenait à elle) comme une merde!


Subtilité, quand tu nous tiens...


Je parles même pas de la fin. Ah bein si, tiens, je vais te décerner la palme du film qui n'en finit pas de finir! Putain, je pensais être sauvé et en fait j'en ai pris pour 20 mn de rab...avec des scènes de plus en ridicules....Je sais pas si tu as voulu finir en mode comédie mais en tout cas, les rires étaient bien présents dans la salle....


Alors, tu vas me rétorquer, que de l'histoire, tu n'en a rien à foutre! Que tu voulais combattre le mal par le mal et donc le vide par le vide (comme on combat en Bretagne la gueule de bois par la bière ou le Chouchen). Ok, pas de soucis, pour le coup, c'est une réussite! Tu assumes pleinement un cinéma de l'esthétisme! Tu avoues aussi ne pas forcément savoir où tu vas! Ce n'est donc pas étonnant que tu perdes un peu de monde en route! Même là, tu n'as pas réussi à me raccrocher aux branches! Ton clip géant façon vente de parfum a été bien loin de me transporter et de me faire évader, je ne l'ai même pas trouvé beau! Juste facile et laid (je déconseille d'ailleurs une certaine scène aux épileptiques...) ou quand le réalisateur se retrouve pris à son propre piège!


Je terminerais juste avec ta volonté de choquer. Ca a marché sur moi!


Non pas que mes petits yeux n'aient pas supportés la vue de Jesse taillant une pipe à un couteau, que Gigi fasse l'amour avec un cadavre, le fait qu'on puisse gober un oeil sans une petite touche de ketchup ou encore le paradoxe que pour des anorexiques elles ont quand même sacrément les crocs!


Non, ce qui m' a choqué, c'est juste que ces pseudos provocations puent le racolage à plein nez! Ou l'oubli. Genre, tu t'es rendu compte que tu avais zappé le cul, le gore, la violence dans ton film et que donc, comme t'étais en manque tu as rajoutés 20 mn à un film déjà trop long! Espèce de sacripant!


Bref, tu passes 2 heures à enfoncer des portes ouvertes (genre, une gonzesse qui fait de la chirurgie esthétique apparaît, je vous le donne émile, moins naturelle et moins charmante qu'une belle gonzesse qui n'en a pas fait! Waouh!!!), à te masturber par camera interposée sur ton égo, à privilégier la forme sur le fond (bon, là tu es honnête, tu ne t'en cache pas, ça se respecte). Si c'est ça ton film sur l'autre sexe, si c'est là ta déclaration d'amour à la femme, bein je plains la tienne, de femme, justement. Car de la beauté de la femme, je n'en vois aucune trace ici!
Ou alors, c'est juste que je suis trop con pour pouvoir comprendre! (Faut pas se sentir obligé de répondre à cette dernière phrase, je suis bien conscient que c'est bien possible aussi! Merci.)


Je terminerai en te racontant un rêve : je rêve que ce film te mette sur la paille, que les studios arrêtent de te donner un budget illimité. Je sais, je suis un salopard! Mais c'est un bien pour un mal! Ainsi, même sans thunes, ton amour du cinéma te fera continuer (car j'ai encore l'innocence de penser que tu l'aimes ce 7ème art) et tu te retrouveras à faire des films certes fauchés, mais qui au moins auront des chances de me mettre de bonnes claques dans la gueule, car vois-tu, je n'oublies pas que ça a été le cas de nombreuses fois, jadis! Mais, ça c'était avant!

Kowalski

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