Voila un petit film aussi curieux que méconnu. Alors que la WWIII a répandu sur toute la planète des radiations mortelles qui décimèrent l’humanité, le dernier homme vivant, Noah un soldat US, échoue sur une île déserte épargnée par les radiations... Il découvre sur la plage un camp chinois déserté et s’y installe... pour des années, et des années...
Entre le récit post-apo et la Robinsonade, The Noah décrit le quotidien solitaire de ce soldat, merveilleusement campé par Robert Strauss.
Cette solitude terrible va progressivement mettre à l’épreuve la santé mentale de Noah et le film, jusque là plutôt sympathique, va être ainsi envahi par une voix qui va converser avec le personnage. Puis une seconde voix va s'installer et finalement c'est un abominable capharnaüm sonore qui va hanter le personnage, le film et donc le spectateur.
Agressés par une pluie tropicale ininterrompue à travers laquelle vocifèrent les dernières traces sonores de l'humanité, souvenirs de discours, chansons, actualités etc etc... le soldat et le spectateur s'épuisent. Mais à ce petit jeu, Noah semble presque mieux tenir le coup que le spectateur accablé dont les nerfs sont mis à rude épreuve. Il n’y a bien sûr rien à attendre de cette intrigue, rien d’autre qu’une conclusion lugubre et déprimante. Radical et sans pitié, The Noah est un film incroyable. Une pépite qui ne connu qu’une poignée de projections avant de disparaitre. Le film sera finalement redécouvert y’a une petite vingtaine d’années. Un dvd a été édité en 2006, mais, porté de bout en bout par un acteur unique, possédé par son rôle, bénéficiant d’une bande son délirante et d’un noir et blanc étonnant, une réédition correcte rendrait un hommage mérité à cette perle incroyable, d’une radicalité fascinante...