Hamlet, la célèbre pièce de Shakespeare avait déjà été adaptée plusieurs fois au cinéma. Ici, Robert Eggers (The Lighthouse, The Witch) décide de nous livrer plutôt une adaptation du mythe d'Amleth plus proche de celle que Saxo Grammaticus raconte dans la Geste des Danois, cette même mythologie dans laquelle a puisé Tolkien pour le Seigneur des anneaux, avec quelques différences notables.

On sera heureux de ne pas retrouver ici de casting "color blind" (ce qui est devenu la règle pour ce qui est du folklore nordique avec The Witcher et Les anneaux de pouvoir récemment) mais un casting 5 étoiles avec Ethan Hawke dans le role du père d'Amleth, Nicole Kidman dans le rôle de son épouvantable épouse (le botox est excellent pour lui donner un air effrayant). Willem Dafoe dans le role du sorcier qui invite Amleth à venger la mort de son père assassiné par son oncle. Puis le petit Amleth grandit et devient bodybuildé, genre comme Hulk, et il est joué par un Alexander Skarsgård (Melancholia, The Little Drummer Girl, Succession) excellent en guerrier-loup berserker plein de rage. Anya Taylor-Joy (The Queens Gambit, Peaky Blinders) fait son apparition dans la seconde partie du film. Elle deviendra la petite amie du héros. Clae Bang (The Square, Borgen, The Affair) sera le méchant oncle qui a tué papa. L'excellente Bjork dans le role d'une sorciere, que demande le peuple ?

La séquence d'ouverture entièrement en images numériques qui montre des bateaux se rapprocher d'une forteresse au sommet d'une falaise rappelle La légende de Beowulf et on se dit qu'on est mal partis. Mais les éléments chamaniques utilisés rapidement et à plusieurs reprises nous montrent qu'on est dans quelque chose d'à la fois plus réaliste comme dans Vikings et onirique.

On nous racontera comment son épée a été forgée, nous rappelant à la fois la scène de la forge des anneaux dans le Seigneur des anneaux que celle de l'épée en ouverture de Conan le barbare. On lorgnera également parfois du côté du Guerrier silencieux, on ne retrouvera certainement pas l'humour de The Last Kingdom. Notons une mention spéciale de combat naturiste dans la dernière scène qui rappelle - parce qu'ils font ça pres d'un volcan - le combat de l'épisode III de Star Wars entre Anakin et ObiWan (sauf qu'eux n'étaient pas tout nus comme des grecs ou des romains néo-classiques comme dans Les Sabines de Jacques-Louis David).

Un film qui respecte le folklore nordique et vaut son pesant de cacahuètes. Et même s'il dure plus de 2h, on ne s'ennuie presque pas. À regarder avec sa corne à hydromel à la main, et si on aime cet univers on retrouvera bientot avec plaisir la seconde saison du prometteur Vikings Valhalla.

Hunkarbegendi

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