The Phenom
The Phenom

Film DTV (direct-to-video) de Noah Buschel (2016)

Belle surprise, il faudra que je suive de plus près la carrière de ce cinéaste, en espérant qu'il ne se laisse pas recruter dans l'écurie Marvel ou DC.


Le scénario repose essentiellement sur des dialogues mais ne prive pas pour autant le spectateur de scènes fortes, que ce soit par les confrontations de personnages (les scènes avec le père et celles avec le psy sont toutes assez impressionnantes) ou par quelques situations incongrues (l'extorsion, la scène de repas chez sa copine). Si l'on ressent de la peine pour le personnage principal, le ton général n'est pas trop dramatique ; disons que c'est raconté avec distance et l'auteur ne se gêne pas pour inclure un peu d'humour. Quant au trauma, l'auteur passe plus de temps à soigner son personnage qu'à répéter ce qui ne va pas, jusqu'à aboutir à une évolution qui se fait toute seule, sans devoir en pointer les conséquences. La conversation finale avec le père est d'ailleurs assez couillue, surtout que le film s'arrête quelques secondes après le dernier mot prononcé par le père, c'est assez dingue. Les personnages sont bien écrits et bien exploités, ils animent vraiment les scènes et on sent que ça se serait passé autrement avec d'autres personnages.


La mise en scène est sobre et soignée sans tomber dans le maniérisme. Ces cadres propres semblent refléter l'état psychologique du héros qui a toujours dû renoncer à montrer ses émotions et qui a dû bien compartimenter les choses : amis, petite amie, famille, sport. Les acteurs délivrent tous de superbes prestations, c'est assez dingue d'avoir pu réunir autant de talents artistique pour sublimer le travail technique. Le découpage est particulier, les angles de vue ne sont pas les plus évidents, fonctionnent bien, amènent un petit décalage. Le montage est posé, le rythme s'impose de lui-même et l'on est happé jusqu'à la fin du film. Le travail sur les motifs visuels et sonores est assez impressionnant : ce thème qui revient régulièrement, l'utilisation de Mozart, ...


Bref, très chouette petit drama bien foutu.

Fatpooper
9
Écrit par

Créée

le 10 août 2023

Critique lue 14 fois

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 14 fois

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55