Wes Anderson peut être considéré comme un tâcheron du cinéma intello. Il maîtrise le langage de la narration, le rythme, l'image, la distribution, la musique, etc. Par conséquent, connaître ses films peut constituer un frein à l'émerveillement. Et pourtant, son dernier film,"the phoenician scheme", est encore différent des autres. Il tente de raconter la relation "père-fille" à travers un dialogue "athéisme-religion" ou encore "pouvoir-puissance" ou encore "érudit-pragmatique" ou encore "conviction-corruption", ou encore...Bref, si on arrive assez aisément à caractériser le cinéma de Wes Anderson, à travers son langage, en revanche, ses histoires sont toujours très originales. C'est la magie du conte pas nécessairement pour les enfants.
Un autre élément propre à l'univers de Wes Anderson, c'est la place du livre. Comment imaginer un monde où le livre est central dans la vie des personnages ? Le cinéaste nous interroge sur nos temps morts, doit-on s'ennuyer? Est-ce que la lecture n'est-elle pas le délice ultime, si possible en fumant, une pipe, un cigare ou une cigarette ? C'est aussi un film qui se veut un hommage à la peinture et à la musique classique.
Je pense que c'est un film testament. Celui-ci est trop profond, trop empreint de grandeur, pour que je me laisse convaincre par les autres critiques qui le situent en bas du podium. Il est assez mal noté, sans doute les fervents de l'athéisme sont-ils révoltés par la vision mystique de Wes Anderson. Il cherche à nous interroger sur le sens de la mort, et comme au cinéma, c'est une affaire de point de vue... et de point de vue sur les affaires. En effet, il se veut réaliste dans sa vision de la corruption de la société, et il ne cherche pas à vendre l'humanisme, mais plutôt la place du cœur dans la vie des hommes.
Si vous aimez le merveilleux et les éclats du cœur, ce film est fait pour vous !