Je ne pensais pas attribuer de sitôt un 10/10 sur SensCritique.
Si je suis si généreux, c'est parce que je n'ai rien à y redire, tant sur le fond que sur la forme.
« The Quiet Girl », au final, ce n'est qu'une simple histoire. Celle d'une jeune enfant à qui personne n'a jamais donné toute la bienveillance, l'intérêt et l'affection dont chaque être humain.e à besoin pour se sentir exister. La thématique abordée, en plus d'être superbe, est nécessairement capitale.
Le trio d'actrices/acteur principales est somptueux. Leurs émotions à l'écran jouissent d'une justesse merveilleuse, servis par des dialogues à qui on ne demande ni plus, ni moins.
Ce scénario est incarné. Il n'y a pas seul moment où l'on remet en jeu sa crédibilité. C'est un point essentiel pour atteindre une certaine perfection.
A partir de ce constat, il n'y a plus qu'à soigner la forme pour devenir une véritable oeuvre d'art. Et ça tombe bien, puisque Colm Bairéad, le réalisateur, semble être un amoureux du Cinéma, avec un grand, très grand C.
Il faut aller droit au but : chaque plan a une intention artistique.
Que cela soit dans sa lumière, dans sa prise de vue, dans ses couleurs, ou dans cette symétrie assumée qui nous caresse l'esprit à de nombreuses reprises (le format carré est un superbe choix pour accentuer cet effet).
Certains décors, qui dans leurs états naturels sembleraient des plus banals, se muent soudainement en sublime (je pense notamment à l'étable ou les vaches sont traient).
C'est une des forces majeures de la réalisation de ce film : nous rappeler que le beau est partout autour de nous, et qu'il est important d'y prêter de temps à autres attention, même lorsque nous sommes prit dans la torpeur et la répétition de notre quotidien.
Le beau est là, dans la forme, mais également dans le fond, avec des scènes qui ne sont pas grand chose, mais qui pourtant disent tant (je pense à celle du macaron).
Le rythme, le montage, les sons... Vraiment tout y est.
Et pour parfaire à cela, il ne manquait plus qu'une touche d'originalité : la langue Gaélique, à la fois douce, vivante et pleine de caractère, que j'entendais pour la première fois dans une salle de cinéma, remplit ce rôle à merveille.
Et même si je m'y attendais, la scène finale aura tout de même réussi à me faire couler une larme le long de ma joue gauche.
Je crois que je n'ai rien a dire de plus.
Merci la vie et merci le cinéma !