Call of duty : opération Dragon

Amis de la poésie et de la délicatesse, bonsoir. Ce soir, nous parlerons d'une oeuvre dont la majesté et la finesse résonneront sans aucun doute pour les années à venir. Fruit de l'imaginaire ô combien élégant de Gareth Evans, qui avait déjà offert au collier du cinéma la perle qu'est Merantau, The Raid a déjà sa place au panthéon du culte.

Narrant avec brillance et verve l'exploration d'un immeuble envahi par quelques doux rêveurs aux noms aussi évocateurs que Mad Dog par un commando bien décidé à en expulser les résidents, le film se distingue tout de suite par la profondeur de ses dialogues et des situations rencontrées. Un petit exemple de ce style tautologique : "Pourquoi nous, pourquoi maintenant?" réponse "Pourquoi pas?". Un bien bel échange qui, on s'en doute, s'achèvera sur un débat philosophique de haute volée.

Dans ce lieu certes renfermé et inclinant à la claustrophobie, tout ne sera pas qu'ordre et beauté, au grand dam du commando qui se retrouvera bien vite à devoir faire s'exprimer la poudre et les munitions plutôt que les fleurs et les harpes. Fort heureusement, les chargeurs ne sont pas illimités, et les fusils d'assaut devront bien vite céder le pas aux poings, pieds, coudes, mais aussi haches, machettes, tonfa, dans un déchaînement de raffinement d'un niveau rarement atteint sur grand écran.

Les chorégraphies martiales, qui dépassent parfois en intensité celles du ballet de Moscou interprétant Le Lac des cygnes, sont un régal pour les yeux, d'autant que la réalisation, privilégiant la caméra à l'épaule, sait se mettre au service de l'action. Un bien bel exploit, tant dans le découpage que dans le cadrage, afin de permettre au spectateur de ne pas manquer un seul éclatement des lombaires, de ne pas passer à côté du moindre coup de coude dans la trachée, ou du plus petit arrachement de la carotide à mains nues.

Bien sûr, une oeuvre d'une telle brillance n'est pas à mettre entre toutes les mains, et seul les plus éminents des poètes ou des penseurs actuels sauront en tirer toute la substantifique moelle. Un film à réserver aux amateurs acharnés du genre, qui resteront, à n'en pas douter, pantois d'admiration devant une telle verve visuelle...
Hyunkel
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le 26 juin 2012

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