À travers un rythme lent et contemplatif, Uberto Pasolini nous raconte le retour d’Ulysse. Amateurs d’action, passez votre chemin : vous ne trouverez ni combats spectaculaires ni éléments mythiques et fantastiques.
Le récit est dépouillé, mais les images sont sublimes. Pasolini nous fait ressentir les ravages de l’attente et de l’incertitude dans la durée.
Ralph Fiennes, toujours impressionnant, incarne un Ulysse brisé, usé, incertain, jusque dans son apparence de vagabond que personne ne reconnaît. Juliette Binoche donne à Pénélope une justesse remarquable : femme isolée, harcelée, humiliée, mais résistante et inventive.
Ce drame intime montre les effets de la guerre, à la fois sur ceux qui l’ont vécue et sur ceux qui sont restés. Comme Pénélope, on a envie de poser la question : « Pourquoi les hommes font-ils la guerre ? ».
Le décor naturel contribue à l’ancrage du récit, et le choix de la lumière naturelle accentue l’impression de réalité.
Malgré la lenteur, je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Les acteurs dégagent une présence forte, Fiennes en premier lieu. La séquence de l’arc, brutale et tendue, offre l’unique scène d’action du film, avant un retour au rythme contemplatif des retrouvailles difficiles entre Ulysse et Pénélope.
The Return est une œuvre sensible, intelligente et exigeante à laquelle j’ai pleinement adhéré.