Les hommes meurent seuls

Vous pensiez que Tom Hardy ne pouvais pas jouer dans mieux que Mad Max: Fury Road? Qu'il ne pourrait être meilleur que dans Bronson? Et bien, comme un dieu nordique vous aviez tort. Vous pensiez que DiCap' n'obtiendra jamais son Oscar? Pour ça, on verra, en fait. Toujours est-il que The Revenant est l'un des gros chef-d'oeuvres de l'année à venir, et que le fait d'en voir au moins un arriver aussi rapidement, ça fait zizir comme disent les autres. Parce que oui, The Revenant peut d'ores et déjà être considéré comme une masterpiece, comme très probablement la plus belle oeuvre d'Inarritu, qu'on le veuille ou non cette fois.

Parce que oui, clairement j'avais trouvé Birdman l'an dernier plutôt surestimé, le cas typique du film à Oscar qui est tout juste bon, porté par un casting plutôt bon. Cette fois, le casting possède à son actif trois monstres (Hardy, Gleeson et DiCaprio) qui se déchaînent durant les 2h36 qui ponctuent le film. Gleeson est peut être en dessous des 2 autres, mais cela reste largement au dessus du lot, et l'on sent bien qu'il n'est pas là par hasard. Hardy est absolument terrifiant, et remplit à merveille son rôle de Bad-Guy/ traître. DiCaprio lui, est encore un cran au dessus de d'habitude. On vit son personnage sans en avoir le physique (heureusement, sinon les forces de l'ordre n'auraient pas qu'à faire à Ajaccio. Peu importe les minutes que l'on passe à l'observer tenter de se mouvoir, l'on est captivé, est rien ne nous semble être surjoué, tout est joué à merveille, peu importe les émotions qu'il crée. On est pas au point de pleurer chaque seconde, hein, on est pas des Durendal, mais quand même, sa prestation force le respect, encore plus que d'habitude.

L'histoire, car il faut en parler, est celle de Hugh Glass, un trappeurs qui va devoir survivre dans un environnement très hostile après avoir été laissé pour mort par l'un de ses comparses, un opportuniste joué par Tom Hardy. Alors qu'il souffre le martyrs de ses blessures, il devra user de ruses pour retrouver celui qui l'a laissé de côté: Fitzgerald.

La photographie maintenant. Sublime, elle l'est. On sent qu'Inarritu à fait en fonction de l'expérience glanée par le passé, et chaque plan est absolument magnifique, bien placé, et les décors enneigés du film sont filmés d'une manière à en prendre plein la rétine. La neige est à la fois belle et dégueulasse, seuls les reflets du soleil gênent parfois notre vision des choses, mais c'est aussi un beau moyen de se mettre vraiment dans le récit, à la place du personnage d'Hugh, et par ailleurs, la caméra switch souvent entre jolis travelling, vue subjective, caméra presque épaule, le tout avec une fluidité absolument fascinante, qui renforce encore et toujours cette idée d'immersion, qui pourra effectivement avoir un côté carte postale, ou encore donner un côté trop contemplatif à l'oeuvre, mais il n'en est rien: chaque plan à son utilité, point de symbolisme, mais des positions de caméras qui permettent forcément de voir ce qui se passe avec plus d'espace, de voir cette nature labyrinthique sous un autre jour, ou encore de permettre des effets de surprise et même d'éviter les défauts propres à ce genre de films: un éclairage pauvre, qui décourage non seulement le spectateur non aguerri sur le carreau, mais qui cache ausi surtout de magnifiques paysages qui donneraient un certain plus au film.

L'histoire quand à elle, ne déroge pas à la règle du "une bonne nouvelle + un événement qui remettra le héros à zéro" Malgré tout, Hugh avancera dans sa quête, mais ne sera pas facilité à mort dans sa quête: il ne pourra prendre qu'une aide à la fois, et c'est pour une fois tant mieux, tant le plaisir de voir Hugh avancer via le système D apparaît parfois Jouissif, et même astucieux. On est à la limite d'un manuel pour bien survivre dans la nature, sans être lourd.

Si vous aviez été déçu par Birdman, vous ne le serrez pas par The Revenant. D'une parce qu'il ne s'agit pas du tout des même films, ce dernier tranchant beaucoup avec ce que le réalisateur à pu faire jusqu'alors, et sérieusement, le résultat est excellent. Proche des films de survies habituels, mais jouissant de performances d'acteurs très bonnes et de plans absolument magnifiques, tant le film est bien filmé. Un must-Have clairement, qui sera probablement pour beaucoup, l'un des tout meilleurs films de ces dernières années, n'en déplaise aux précédents candidats.