Je me suis lancée dans l’aventure de The Revenant après en avoir entendu vraiment beaucoup de bien. Ayant eu le coup de cœur pour Birdman auparavant, j’étais curieuse de découvrir ce qu’Iñárritu allait bien pouvoir nous offrir. Pourtant, je n’apprécie pas particulièrement les films d’aventure, très lourds en combats, ni le contexte et l’époque à laquelle l’histoire se déroule. Mais celui-ci semble différent des autres, alors je me lance.


Le sentiment principal que j’ai éprouvé, c’est cette tension palpable du début à la fin. On est pris aux tripes, sans que jamais cette sensation ne retombe. On est dans la peau de Glass, alias Léonardo Dicaprio. On a mal, on a froid, on est triste et révolté. On en vient à haïr avec beaucoup de violence cet exécrable Fitzgerald (Tom Hardy) dont le jeu est également très bon.
Mais à mes yeux, le film vit par Léonardo, il est Léonardo, il existe à travers son regard désespéré, ses yeux racontent tout à sa place. Nul besoin de mots, tout est dit. Se succèdent espoir, amour, douleur, désespoir, désir de vengeance… Une volonté de vivre à toute épreuve que rien ne semble arrêter. Et parfois, d’infimes moments de douceur qui subsistent tant bien que mal.
Puis on est directement plongés dans d’interminables plans-séquences très bien gérés, un des points forts d’Iñárritu. Il s’agit d’un film particulièrement contemplatif où la photographie est sublime. On est ébloui par les paysages incroyables, avec des cadrages parfaits.
J’ai également beaucoup aimé les plans des souvenirs de Glass, beaux, mystiques et surréalistes. Ce sont des instants magiques teintés de nostalgie et d’amertume, mais malgré tout ils nous sortent d’un contexte glacial qui semble n’avoir aucune issue.


D’autre part, on peut apprécier l’aspect ethnologique d’un film qui ne prend pas parti mais montre les choses telles qu’elles sont. On comprend que des enjeux géopolitiques se cachent derrière les combats des tribus contre les « blancs », et inversement. Ce qui n’empêche pas de montrer la réalité de l’oppression et l’extermination de ces sociétés dites primitives.
Cependant, j’ai tout de même eu la sensation d’un réalisme paradoxal. La cruauté des combats semble vouloir rester fidèle au réel de l’époque, mais on se demande vraiment comment il est possible de survivre autant. Dès le combat avec l’ours, jusqu’au moment où la main de Glass continue de s’articuler malgré le coup de poignard, cela semble impossible. Puis les plans où la caméra est éclaboussée de sang, ou embuée par la respiration sont poétiques mais nous sortent un peu de l’intrigue. Au final peu importe, on se laisse transporter malgré tout.
Pour finir je regrette peut-être l’aspect linéaire du film. Les péripéties sont un peu redondantes, ce qui a rendu le temps long, et la fin m’a laissée dans l’attente.


Il ne détrônera pas Birdman à mes yeux, mais c'est un point de vue très personnel. Il s’agit tout de même d’un très beau film, assez mythique, qui restera dans ma mémoire et que je conseille à tout le monde.


Ps : C'est ma première critique, pas toujours bien écrite. Je suis une novice, mais j'espère que ça vous plaira.

Hélène_Lu
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le 8 mars 2016

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Hélène Lu

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