Jeu de regards...

On pourrait résumer le film de MICHOD à un incessant jeu de regards tant THE ROVER est peu bavard. Regards souvent dans le vide, vide d'une existence confirmé par la séquence finale.
Ces existences sont d'ailleurs faites de détresse ou chaque îlot dispersé dans un océan désertique est censé apporté le réconfort. Mais l'être humain est redevenu primitif dans le sens ou seul compte sa propre survie. Comme dans un no man's land ou les prédateurs n'attendent que le moment de vous sauter dessus, chaque individu se doit de ne dormir que d'un œil avec le revolver à porté de main.

L'ordre, représenté dans le film par les militaires, n'est qu'une relique de ce qui était. En effet, ceux ci sont plus vulnérables que les autochtones dans le sens où leurs instinct sauvages sont bridés par une discipline dérisoire dans un tel contexte.

Dans ce chaos aussi réaliste que veut le montrer le réalisateur, il y a l'humain; PATTINSON, malgré quelques mimiques agaçantes, promet des sommets de comédie dans les temps à venir. D'ailleurs, il est sidérant de voir le contraste entre ce beau gosse qui roule un peu des mécaniques et la somme d'émotions qu'il réussit à faire passer dans son regard.

Enfin, film de la contemplation, THE ROVER prend le temps de nous montrer la distance qui sépare ces oasis dans lesquels règnent un semblant de vie, espèce de compte rendu d' étapes à travers le désert dans lequel on ne vit plus mais on survit...