The Royal Hotel
5.7
The Royal Hotel

Film de Kitty Green (2023)

Ha tiens j'avais zappé que c'était la réal de "The Assistant", avec la même actrice d'ailleurs. Du coup, je me dis, rétrospectivement, que c'est évident en fait, c'est le même sujet. Mais pas la même façon de le raconter.


En effet dans "The assistant", ce qui faisait le sel du film, c'était le fait que ce soit tourné à froid comme pour montrer les engrenages du sexisme au sein d'une société, sans mêler les émotions. Il y avait un côté très contemplatif ou plutôt voyeuriste qui justifiait le fait que le scénario ne soit pas très dense. Ici, l'auteure s'essaie à l'émotion, à l'immersion pure : on est piégé avec ces deux filles. Mais le harcèlement n'est pas forcément très voyant, d'ailleurs la brunette ne s'en rend pas compte avant la fin du film, et l'on peut même dire que c'est la paranoïa de la blonde qui a envenimé la situation, peut-être que si elle avait été moins coincée, ça aurait fini en partie de jambes en l'air comme pour les deux précédentes étudiantes. Et c'est assez intéressant de nuancer le discours de la sorte. Même si le comportement des mecs reste condamnable et à vomir, on comprend que ce n'est pas aussi simple que : les mecs sont des porcs. Non une série de facteurs les rend comme ça.


Et donc au vu du message, ça aurait pu être très intéressant si... il se passait quelque chose. C'est très répétitif, avec des fausses pistes qui nous ramène toujours au niveau initial à savoir : sont-ils sympas ou non ? Il faut attendre la fin pour avoir une vraie conclusion. L'évolution des personnages n'est pas inintéressante mais elle se déroule trop facilement et sans réelle justification : que la blondinette soit plus forte à la fin ok, mais ça manque vraiment d'un développement où on aurait pu la voir s'aguerrir. De même que le traitement du dernier gentil qui se révèle comme les autres est trop vite expédié pour rendre justice à l'idée.


Côté mise en scène, c'est bien plus chaleureux que "The assistant", et ça se justifie largement : immersion narrative, les mecs qui sont chauds comme la braise, la chaleur qui tape sur le système, le pays, ... Le découpage est pertinent mais c'est un peu trop en mode automatique, ça manque d'images fortes. L'image la plus forte est sans doute la dernière, avec le bar en feu, mais c'est dommage car c'est l'image qui colle le moins au film (film indie social vs image de série B reaganienne) ; le montage est bien bien rythmé, pas de longueur en soi. Les acteurs font du bon boulot, les deux actrices principales sont très douées et font bien la paire.


Bref, ça se regarde mais c'est mou.

Fatpooper
6
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le 3 avr. 2024

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Fatpooper

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