Gros nanar : alors, aïe, ouille ouille de douleur! Mais, à force de se décrocher la mâchoire d'ennui? Ou de bonnes rigolades devant la faiblesse et l'incongruité du film ? Un peu des deux, camarade.

Effectivement, le film dure presque 1h20, c'est relativement court, pourtant on a très vite l'impression qu'il dure trois bons quarts d'heure de plus. Certaines scènes sont très longues, bavardes, totalement inutiles, mal conçues.

D'autres ont au moins l'avantage de faire rire tant elles sont grotesques. Dans ce film qui lorgne manifestement vers le gothique de la Hammer, on nous sert deux ou trois séquences burlesques, genre course-poursuite à la Benny Hill, qui tombent à plat bien évidemment. Pourquoi ? Qu'est-ce qui est passé par la tête des auteurs de cette petite production ? Mystère et boule de shit !

Pour citer Audiard, on pourrait dire que les nanars, ça ose tout et que c'est même à ça qu'on les reconnaît. Une sorcière qui trucide un péquin dans une église roumaine à coups de faucille en pleine guerre froide, que fait-elle après sa basse besogne ? Elle balance sa faucille qui s'en va tomber à quelques mètres sur un marteau : ouarf ouarf. Le scénario est aussi subtil que cela, oui! Souvent au cours du visionnage on est interpellé par la bizarrerie des personnages, de leurs décisions, par l'ineptie du scénario, l'absence de rigueur dans la mise en scène comme dans l'écriture.

Fallait-il que Barbara Steele fut bien affamée et bien payée pour jouer pareille bêtise! Dire que c'est uniquement pour voir cette femme que j'ai pris cette galette! Sa présence n'est pas énorme : une trentaine de minutes à tout casser, au début et un peu à la fin. On ne peut s'empêcher de rester dubitatif et sans doute fasciné par la plastique de son visage, si étrange. Fondamentalement laide, avec ses traits si exubérants, Barbara Steele parvient pourtant à dégager un charme fou. Elle en devient belle, et l'on sait trop pourquoi. Son assurance, sa morgue et sa féminité affirmées ont quelque chose d'admirable. Son jeu est parfois à son image, un peu trop imposant, mais cela n'a pas d'incidence : je l'aime beaucoup. Affectueusement, timidement aussi.

On ne peut pas dire que le reste de la distribution impose autant le respect. Elle n'est pas véritablement de bonne qualité, il faut l'avouer. Et si ce n'est quelques moments de franches rigolades devant le grotesque du film, on n'est pas loin de trouver le temps long et d'attendre le the end final avec impatience.

A éviter malgré Barbara.
Alligator
3
Écrit par

Créée

le 9 nov. 2013

Critique lue 245 fois

2 j'aime

Alligator

Écrit par

Critique lue 245 fois

2

Du même critique

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Alligator
5

Critique de The Handmaid's Tale : La Servante écarlate par Alligator

Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez...

le 22 nov. 2017

54 j'aime

16

Holy Motors
Alligator
3

Critique de Holy Motors par Alligator

août 2012: "Holly motors fuck!", ai-je envie de dire en sortant de la salle. Curieux : quand j'en suis sorti j'ai trouvé la rue dans la pénombre, sans un seul lampadaire réconfortant, un peu comme...

le 20 avr. 2013

53 j'aime

16

Sharp Objects
Alligator
9

Critique de Sharp Objects par Alligator

En règle générale, les œuvres se nourrissant ou bâtissant toute leur démonstration sur le pathos, l’enlisement, la plainte gémissante des protagonistes me les brisent menues. Il faut un sacré talent...

le 4 sept. 2018

50 j'aime