L’horreur invisible qui encercle les femmes, chaque jour, quand elles crient

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Et si la maternité… n’était pas une promesse. Mais un piège.

Dans The Son d’Ivan Kavanagh, ce ne sont pas des fleurs qui accueillent Laura. Mais une infection.

Le film. Pas l’enfant. Ou peut-être… les deux.


Dès l’ouverture, une fuite. Laura s’échappe, son fils dans les bras. Poursuivie par des hommes qui sentent la secte, la crasse, et l’histoire qu’on voudrait taire.

On pense à Rosemary’s Baby mais sans l’élégance. Ici, la caméra halète. Les couleurs se désagrègent. Les murs suintent. La peur est physique. Collée à la peau. Comme une maladie sexuellement transmissible par l’image.


L’intrigue paraît simple. Un enfant tombe malade. Une mère panique. Les médecins ne savent pas. Mais dans ce vide médical s’ouvre un gouffre.

David… n’est pas seulement malade. Il pourrit de l’intérieur. Comme si chaque cellule rappelait à sa mère le trauma oublié.

Et Laura, figure de victime qui refuse de l’être encore, se cabre. Se tord. Se noie dans une seule certitude : protéger son fils. Quitte à tuer. Quitte à retomber dans ce passé… où le sang coulait comme de l’eau bénite.


Le scénario de Kavanagh n’est pas une ligne droite. C’est une spirale. Chaque scène, au lieu de rassurer, désoriente.

La police ? Incompétente. Les médecins ? Sourds. Les voisins ? Menaçants.

Tout conspire contre Laura. Et dans ce vacarme de regards suspicieux, le film devient l’allégorie d’un monde qui ne croit jamais les femmes. Comme si son histoire de secte n’était qu’un délire. Comme si son fils n’était qu’un symptôme de sa folie.

Et c’est là que The Son griffe. L’horreur n’est pas tant dans la chair… que dans l’incrédulité systémique.


La mise en scène ? Tranchante. Lumières blafardes. Couloirs sans fin. Gros plans sur des visages qui se déforment comme sous une migraine. L’éclairage ne révèle rien. Il enterre. Chaque lampe fluorescente ressemble à une torture. Chaque silence… est une gifle.

On pense à Hereditary. Mais sans esthétisme. Ici, pas de beauté morbide. Seulement la fatigue. La peur. La sueur.


Andi Matichak livre une performance convulsive, entre tendresse animale et rage pure.

Luke David Blumm, enfant trop calme pour être normal, glace le sang.

Emile Hirsch, en policier ambigu, incarne l’autorité à deux visages : protectrice ou prédatrice. On ne sait jamais.


La bande-son s’infiltre comme une migraine. Des sifflements. Des pulsations cardiaques amplifiées.

Pas de catharsis. Seulement une nausée lente.


The Son parle de possession. Mais surtout de dépossession. D’une mère qu’on n’écoute pas. D’un corps qu’on exploite. D’un enfant réceptacle d’un passé qu’il n’a pas choisi.

Ce n’est pas un film de monstres, mais de systèmes. Sectaires. Médicaux. Sociaux.

L’horreur invisible qui encercle les femmes, chaque jour, quand elles crient. Et qu’on leur répond : vous inventez.


Note : 12/20.

Pas un chef-d’œuvre. Mais une déflagration sourde.

Un cauchemar où la maternité se confond avec la crucifixion.

Le-General
6
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le 23 août 2025

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Le-Général

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