Participant au Cinexperience #73, ma première réaction en découvrant que le film serais The Square était littéralement "Merde. Pas encore" (Oui, car j'avais eu l'opportunité de le voir en AVP auparavant). Sans grande attente la première fois, je n'avais pas été retourné par ce film que je classais "de Cannes". Philosophique, psychologique, social mais aussi long et bien prétentieux. Bref la Palme d'Or. Mais a ce premier visionnage. Je ne m'étais focalisé que sur la violence, la peur, la lâcheté de chacun des personnages face aux situations dramatiques mais ordinaires dépeints tout au long du film. J'étais énervée de voir comment les gens sont lâches, sans empathie, égocentrique et hypocrites. Tout ce portrait si défaitiste m'avais dégoûté. Mais cela en révélais plus sur moi que sur le film, qui lui n'agissait qu'en tant que miroir.
A mon second visionnage, j'ai ris. (En partie car le public aussi, contrairement à ma premiere avant-premiere). A la différence de la première fois, les scenes que n'avais pas accepté, et trop vite jugée de gratuit ou malaisant, était en faite un point de vue satirique.
Ce qui fait en réalité tout le tour de force du film est la prise de conscience de notre aspect constant de spectateur, pas juste dans une salle de cinema mais aussi dans la vie.
Face a nos peurs, a un danger, nous agissons souvent de manière inattendue. Le combat, la fuite ou l'immobilité s'offre à nous. Et nous agissons généralement en situation de passivité, c'est a dire nous restons comme au cinéma, spectateur de la scène.
Tout au long du film, les différentes situations de conflits qui nous sont présentéestel que le cris a l'aide d'un inconnue dans la rue, un spectateur qui a un comportement grossier, ou simplement des sans abris qui réclament de l'attention, nous sommes témoins et juges des réactions des personnages. Avec ce fameux jugement : "Si ca m'arrivait, je n'aurais pas fait comme ca". Sauf que, qui sais réellement ?
Il s'agit plus d'une démonstration sociologique et comportementale qu'experimente ce film.
Imaginons : quelqu'un cris "Help", plusieurs fois mais personne réagis. "Pourquoi ?" nous demandons nous. "Pourquoi personne ne l'aide ?" ou "Pourquoi mon voisin ne réagis pas?" Tout simplement car il se pose la même question que nous. Pourquoi réagirions nous si notre voisin ne le fait pas? Nous considérons tout autant que lui que n'est pas notre problème. Pourtant si c'était nous en position d'avoir besoin d'aide. Nous trouverions injuste que personne ne nous aides. Ce qui prouve qu'au sein d'un groupe, nous somme encore plus individualiste. Nous agissons pour notre unique intérêt et nous nous désolidarisons.
C'est un cercle vicieux et inconscient que le Carré physique, The Square, viens briser.
The Square n'est qu'un prétexte, un carré imaginaire ou chacun serai en sécurité. Un contrat sociale que l'on se fait, le lieux où l'on promet de veiller l'un sur l'autre. L'ironie repose sur le fait que l'on ai besoin de frontière physique pour comprendre.
Toute cette réflexion, qui au final n'est pas une critique du film, est issus de l'entretiens avec le réalisateur, Ruben Östlund, face à nos questions à la fin de la projection. Car l'idée du film était justement un appel a l'aide. Se rendre compte que notre société actuel repose sur l'insécurité. Au quotidiens, les images nous confortent dans la peur et réduit ce carré. On ne fait plus confiance aux inconnus dans la rue par peur. Et eux même ne nous ferons pas confiance.
Les mendiants présents tout au long du film rappel sans cesse que nos problèmes sont visibles, qu'ils réclament notre attention. La "morale" du film serai d'apprendre à mieux répondre à l'aide, : sans prendre toute la responsaiblité du monde sur nos seules épaules. Appeler à l'aide à son voisin n'est pas une honte ou une marque de faiblesse. Au contraire, inclure un passant, former un groupe, l'inclure dans notre cercle face à un conflit nous aide à devenir plus fort.
Tracer ce carré de bienveillance au quotidien et il s’agrandira avec le temps, du moins c'est ce en quoi le film me fait espérer.