Le 28 mai 2017, The Square de Ruben Ostlünd reçoit des mains de Pedro Almodovar la Palme d'Or, au nez et à la barbe de Michael Haneke (Happy End), Yorgos Lanthimos (La mise à mort du cerf sacré) et j'en passe. La réputation du cinéma suédois est grandissante avec des chefs-d'oeuvre comme Morse, Sebbe, Une histoire d'amour suédoise, Mr Ove...
Contrairement à ses acolytes autochtones, le cinéaste nous décrit la haute bourgeoisie suédoise et plus précisément le milieu de l'art contemporain à partir d'un simple vol de téléphone portable.
Ce dernier est passionné par la satire et à travers son film on remarque qu'il aime enchaîner des regards sociéto-humoristiques et satiriques sur des êtres humains perdus. Le thème de la justice, de la revanche ou de l'équité des actions commises est d'ailleurs récurrent.
Toutefois, je crois que le personnage et le monde de l’art qui sont présentés sont la figure d’une bien-pensance élitiste moderne totalement déconnectée du réel, qui n’agit pas, qui agit mal et qui au fond reste hypocrite puisqu’elle ne comprend pas le sens humain véritable de ses paroles, ni même le sens de la valeur monétaire qu’elle donne aux choses. De plus, au fond ils se comportent comme des bêtes et ce en toute impunité.
J'en arrive donc à cette fameuse scène, parmi tant d'autres, qui m'a particulièrement mis mal à l'aise, c'est la scène du performer « homme-gorille ». Une scène de plus de 10 minutes avec une question en suspens « L'Homme, doit-il réagir, prendre position ou rester simplement un spectateur face à.. tout ça » Une sorte d'expérience sociologique totalement imprévisible.
J'arrive dans ce film, comme toujours, avec mes préjugés, mon bagage culturel et moral pour finalement parvenir à n'être plus au clair avec mes idées.
L'art doit-il nous déranger en fin de compte ?
PS : Gros + pour l'utilisation de Genesis-Justice