Quel regard caustique sur l’humanité ou plus précisément l’inhumanité.

Les scènes et situations composent un portrait au vitriol sur l’imposture intellectuelle et sociale.

On est sans cesse confronté à la violence symbolique des rapports humains, le personnage principal est une sorte d’archétype de la figure masculine (rôle principal), et le film la met à l’épreuve du kaléidoscope de l’existence, à travers sa relation feinte aux autres (société, sexualité, amitié, famille…). Il faut dire qu’à travers l’exposition d’une masculinité obscène, il offre admirablement prise aux différents prismes (narcissisme, pouvoir, manipulation, mépris…) de la mise en scène.

Les situations s’enchaînent, sans que le réalisateur ne cherche à en épuiser le sens, ce qui permet au film de garder toute sa causticité, de continuer à déranger, d’autant que les expériences vécues du personnage de conservateur de musée créent une sorte de fêlure, de prise de conscience, mais il est tellement empêtré en lui-même qu’il en deviendrait presque attachant. Le film annonce à n’en pas douter la 2ème Palme d’or à venir, tant est déjà présent un sens du décapage et de la dénonciation des travers de nos sociétés contemporaines, ici leur versant occidental, qui fait craquer les différentes couchent de vernis qui nous protègent, car l’humain ici c’est bien nous ou en tout cas nous ressemble, pour cela le cinéaste mobilise un sens de la mise en scène remarquable, chaque épisode du film à sa force propre, qui vient nous dévisager. Il y a dans ce film quelques moments d’apothéose, des côtés réflexifs qui permettent des renversements de perspective, des plans et cadrages vertigineux.


Créée

le 22 janv. 2024

Critique lue 4 fois

1 j'aime

Critique lue 4 fois

1

D'autres avis sur The Square

The Square
Vincent-Ruozzi
5

The Square. And what’s the point ?

The Square est une œuvre taillée pour la compétition. Des questions existentielles, une dose d’humanisme, un regard cynique sur notre société occidentale et en guise de cerise sur le gâteau, le film...

le 20 oct. 2017

93 j'aime

7

The Square
Tonto
4

Canul'art

Alors qu’il cherche comment faire la promotion d’une exposition d’un nouveau genre, dont le clou du spectacle est un grand carré censé représenter un milieu clos où les passants sont invités à...

le 17 oct. 2017

91 j'aime

45

The Square
pphf
7

Carré vide sur fond vide* ?

(*En référence à la toile célèbre de Malevich, son Carré blanc sur fond blanc, œuvre suprématiste, ambitieuse et délirante, dérisoire et dramatique quand on sait ce qu’elle a pu coûter au peintre ;...

Par

le 21 oct. 2017

75 j'aime

8

Du même critique

Moi capitaine
Arsenio-Quichotte
7

Une fin heureuse laissée à l’appréciation du spectateur

Cette épopée est certes un peu romancée, en particulier à travers ce final un rien ampoulé.Un peu à la manière d’un conte, le récit s’accroche aux expériences vécues par le personnage principal, le...

le 23 févr. 2024

1 j'aime

The Square
Arsenio-Quichotte
8

À l’aide !

Quel regard caustique sur l’humanité ou plus précisément l’inhumanité.Les scènes et situations composent un portrait au vitriol sur l’imposture intellectuelle et sociale.On est sans cesse confronté à...

le 22 janv. 2024

1 j'aime

Complètement cramé !
Arsenio-Quichotte
5

Quelques beaux portraits photo

Contrairement aux attentes un récit de théâtre boulevard trop convenu, le film vaut cependant pour la très belle photo des acteurs principaux, quels magnifiques portraits

le 31 déc. 2023

1 j'aime