le 13 mars 2013
La faire tournesol
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The Taste of Tea est bien plus qu’un simple portrait de famille : c’est une immersion dans un univers où le quotidien se charge de magie, où chaque détail banal peut basculer dans l’étrange sans crier gare. Katsuhito Ishii, connu pour son style visuel audacieux, pousse ici l’art de la suggestion à son paroxysme. La famille Haruno, installée dans une campagne japonaise à la fois réaliste et intemporelle, devient le prétexte à une exploration des frontières entre réel, rêve et symbolique.
En effet, Ishii s’inscrit dans une démarche cinématographique où la diégèse se construit par la superposition des registres réaliste, onirique et symbolique, sans hiérarchie apparente. Il y déploie une esthétique de la continuité, refusant les marqueurs conventionnels du rêve (flou, ralenti, filtres chromatiques) pour mieux intégrer l’étrange dans le quotidien. Le double géant de Sachiko, les séquences animées ou les apparitions spectrales sont filmés avec la même photogénie que les scènes de vie familiale : même éclairage naturel, même profondeur, même grain. Cette uniformité visuelle, loin d’aplanir les tensions narratives, renforce l’effet de réalité du fantastique, comme si l’animisme shinto (où le sacré imprègne le profane) trouvait une traduction formelle directe.
Le film est traversé par une auto-réflexivité discrète, portée par des personnages tous liés à une pratique artistique avec le dessin, l’animation, la photographie ou encore hypnose. Ces vocations ne sont pas anecdotiques : elles structurent une réflexion sur la création comme moyen de donner forme à l’indicible. Les séquences où les enfants dessinent ou animent leurs rêves fonctionnent comme des mises en abyme du processus cinématographique lui-même, interrogeant la capacité du médium à traduire l’intériorité. Ishii évite pourtant toute démonstration théorique ; sa métafiction émerge naturellement du récit, comme une conséquence logique de l’univers qu’il dépeint.
L’équilibre entre humour et mélancolie est un autre atout majeur du film. Les dialogues décalés, les situations absurdes ainsi que les réactions des personnages introduisent une dimension comique qui contrebalance la gravité des thèmes abordés : solitude, quête d’identité, transmission. Les enfants, filmés avec une justesse remarquable, incarnent cette dualité, leurs obsessions (le double, la grand-mère disparue) devenant le reflet à la fois touchant et drôle des angoisses universelles ; la peur de grandir et, paradoxalement, celle de ne jamais y parvenir.
Créée
le 20 oct. 2025
Critique lue 10 fois
le 13 mars 2013
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