Critique de The Teacher par Ilnyakemaille
un film palestinien tourné dans les territoires occupées, d'une actualité confondante ...
le 14 avr. 2024
L'idée de regarder un film palestinien, qui plus est tourné dans la bande de Gaza à Naplouse et diffusé en festival avant l'attaque du Hamas d'octobre 2023, est particulièrement captivante, ne serait-ce que pour ces éléments contextuels. La triste situation de la région rend encore plus précieux tout témoignage, de quelque nature qu'il soit.
Le versant documentaire du film — la réalisatrice d'origine britannico-palestinienne Farah Nabulsi dit avoir incorporé des éléments relatifs à des injustices dont elle a elle-même été témoin — restera à un niveau minimum pour qui s'intéresse déjà aux horreurs locales. Cycles éternels de violence, agressions répétées de la part des colons, enlèvements de personnes diverses, incendies provoqués dans les oliveraies, etc. Ce n'est pas la composante la plus pertinente de cette fiction, même si l'ambiance et le contexte restent importants.
Le meilleur argument du film tient principalement à la présence de l'acteur Saleh Bakri, d'une incroyable prestance, dans le rôle malheureusement un peu stéréotypé du professeur cherchant à remettre dans le droit chemin les étudiants auxquels il enseigne l'anglais. Le niveau des conventions reste à un niveau relativement bas étant donné que l'homme doit en marge de son activité professionnelle gérer son engagement au sein de la résistance dans les territoires de la Palestine occupée. On n'est pas dans le tout-venant du cinéma international, clairement, mais on peut regretter que les ficelles du drame reposent sur des automatismes d'écriture pas très élégants. Les interactions entre les différents groupes sociaux auraient gagné à être approfondies, tout comme les tensions résultant de la situation conflictuelle entourant des échanges de prisonniers. Le film négocie bien sa montée dramatique quand le prof dit au père d'un prisonnier israélien : "To your people, your son is worth a thousand of mine."
Autre problème, majeur : la présence du personnage de Imogen Poots, vraiment hors sujet, apportant une composante romantique assez nulle et dont l'implication dans une ONG locale fait résolument figure d'illustration inutile et gênante. Cela n'empêche pas "The Teacher" de trouver un certain équilibre dans le tableau dressé des lieux et de la sensation de désespoir omniprésent.
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Créée
le 9 juil. 2025
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5 commentaires
un film palestinien tourné dans les territoires occupées, d'une actualité confondante ...
le 14 avr. 2024
Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...
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le 20 juil. 2014
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