Bon ! J’entends beaucoup de personnes mentionner que La Chose (The Thing 2011) est un remake de L'Effroyable Chose (The Thing 1982), dû au fait qu’ils ont le même titre original et que ce film soit sorti dans une ère de remake. Au final, j’avais davantage envie de voir La Chose, pour constater par moi-même si c’était bien une préquelle au film de Carpenter, ou une odieuse réadaptation de ce film.


1982; Antarctique. Une équipe de scientifique norvégienne découvre en Antarctique, un vaisseau spatial et un extraterrestre prisonniers sous la glace. Kate Lloyd, une scientifique des États-Unis est alors engagée pour extirper le corps de la créature et d’en faire des analyses dans la base norvégienne. Aussitôt, la Chose décongèle et commence à faire des ravages au sein de l’équipe, prenant de ce fait, l’identité de certains d’entre eux.


Malgré le titre identique de son prédécesseur, La Chose de Matthijs van Heijningen Jr. est, selon moi, bel et bien une préquelle au film du grand John Carpenter. Tout d’abord, l’action se situe durant la même année que le précédent film, soit 1982. On revient alors à la genèse de l’histoire évoquée dans le premier film, les mésaventures dans le camp norvégiens en Antarctique. Les scénaristes font du bon boulot de ce côté-là, allant chercher les détails essentiels qui apparaissent au début du film de Carpenter, pour en relater les événements qui sont parvenus à ces résultats dans le tout nouveau film. Les admirateurs de L'Effroyable Chose seront donc bien servis, puisqu’on leur offre une préquelle qui est fidèle aux attentes, niveaux détails et cohérence entre l’histoire des deux films. En fait, même si ce n’est pas la meilleure histoire qui aurait pu être racontée en tant que commencement, n’en demeure pas moins qu’elle reste une possibilité acceptable parmi tant d’autres. Et si le résultat respecte la cohérence entre les deux œuvres, alors il n’y a pas de problème. Par contre, il faudra attendre jusqu’au générique de fin pour avoir satisfaction complète.


Là où certains dénoncent le film comme étant un remake, c’est dans la construction du scénario. Certaines parties du film ressemblent grandement à des scènes du film de Carpenter (exemple: La scène du test entre les membres). J’aimerais dire que même s’il existe des similitudes dans les deux histoires, il est normal que dans une suite de film, on retrouve le même genre d’éléments qui a fait populariser le film original, sans qu’il fasse de lui un remake. Exemple: La série de films Vendredi 13, où l’on effectue toujours la même recette. Alors, je ne vois pas pourquoi nous ne pouvons pas le faire dans une préquelle. Dans La Chose, on n’utilise pas le test du sang pour découvrir qui est la Chose ou pas, mais un nouveau procédé astucieux et efficace qui malgré cela, n’est pas sans faille. Lors de cette scène, le sentiment d’oppression et de solitude, qui faisait la force du film de Carpenter, est quasi absent durant tout le long du film. La Chose se veut plus un film d’action, puisque la créature est beaucoup moins discrète et davantage agressive. Durant un moment dans le film, la Chose attaquera plusieurs personnes, devant les yeux d'autres personnages, allant jusqu’à les poursuivre à travers les couloirs du bâtiment norvégien. Il n’est pas sans rappeler que la créature du film de Carpenter préférait fuir pour sa survie plutôt que d’attaquer sans raison. Le côté plus bestial de la créature renforce l’idéologie que l’ennemi vient de l’extérieur, plutôt que de l’intérieur (comme dans le film de Carpenter). Il y a d’ailleurs une scène non subtile, où l’équipe de recherche est dissociée et que les Norvégiens doute des véritables identités des État-Uniens, allant jusqu’à les menacer de mort puisque ce sont eux les véritables ennemis. Avec une telle idéologie, le film semble reculer jusque dans les années 50, où les films de science-fiction divulguaient ce genre de sous-entendu caché. Les humains représentaient les États-Unis, et les extraterrestres représentaient l’URSS.


Afin de calmer les ardeurs de ceux qui pensent que La Chose de 2011 est un remake, je tiens à vous dire que vous avez raison. Par contre, le film n’est pas un remake à L'Effroyable Chose de 1982, mais bien un remake à La Chose d'un autre monde de 1951. On y retrouve davantage de ressemblances niveau histoire, thème et idéologie de cette époque, qu’on ne retrouve de ressemblances au film de John Carpenter. De ce fait, La Chose (2011) est à la fois un remake et une préquelle, mais pas du même film.


La Chose a d’ailleurs le même problème que La Chose d'un autre monde pour ce qui est du nombre de personnages présent dans le film. À cause de cela, nous ne ressentons pas le sentiment de solitude. De plus, les personnages ne sont pas pleinement développés, ce qui donne au final un détachement avec la plupart de ceux-ci. Les seuls avec qui on a certains liens, c’est le personnage principal Kate Lloyd, joué par la jolie Mary Elizabeth Winstead (À l'épreuve de la mort, Destination Ultime 3), et la copie du personnage de Kurt Russell, Carter campé par Joel Edgerton, qui nous offre une interprétation sans vie. L’un de mes personnages préférés qui nous quittent trop tôt dans le film, c’est le personnage norvégien Lars (Jorgen Langhelle) qui sera le seul dans tout le film qui sera réellement crédible. Enfin, lui et le Dr. Sander Halversen (Ulrich Thomsen), qui ne prendra pas assez de place à mon goût comme antagoniste.


Je ne pouvais pas passer à côté des effets spéciaux, puisque pour grand nombre de cinéphiles horrifiques, les effets spéciaux de L'Effroyable Chose sont les meilleurs de tous les temps. J’aimerais vous dire que nous avons droit à la même qualité sinon plus, mais cela ne serait que pur mensonge. Hélas, les apparitions de la Chose sont faites CGI, baissant ainsi la qualité visuelle et le réaliste du monstre entre les deux films. Par contre, je respecte le produit fini puisqu’on nous propose des transformations allant dans le même chemin que nous avait offert John Carpenter. On fait tout autant preuve d’originalité de ce côté là.


En conclusion, La Chose de Matthijs van Heijningen Jr. est inférieur à sa suite, réalisée par John Carpenter 29 ans plus tôt. Par contre, ce que j’aime avec ce film, c’est qu’il nous offre un univers et une ambiance différents face au film précédent, tout en respectant l’oeuvre créée par le maitre de l’horreur. Après tant d’années d’attentes, je ne peux que vous conseillez de visionner le produit fini, en espérant que vous trouverez satisfaction.

VHS_Guy

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