Près de 40 ans après, le film garde cette même intensité, ce qui en fait sa force et justifie son culte.
Carpenter prend le temps de poser son cadre pour nous offrir des moments de contemplation, d’isolement, et même de tension. Lorsque celui-ci est en mouvement, il nous immerge dans l’histoire et incite à nous mettre du point de vue des personnages : coincés, perdus et piégés.
En plus d’avoir une photographie soignée, le travail du son l’est aussi. Les bruitages, l’ambiance sonore, créent une atmosphère macabre, angoissante. La composition réussie d’Ennio Morricone apporte encore plus de tension et plus de sinistre au film (à l’entendre, nous savons qu’il est déjà trop tard), renforçant ainsi son identité sonore.
Les effets pratiques, même s’ils commencent à vieillir, restent plus efficaces et impactent plus que les effets numériques du préquel de 2011. Rob Bottin l’homme chargé du maquillage et des effets spéciaux, réussit à donner vie à la créature. A la voir, on ne peut qu’être horrifiés, dégoûtés et en même temps fascinés.
Les personnages sans être profondément développés, sont bien interprétés, on ressent avec eux la terreur des évènements, on comprend mieux leur paranoïa, la méfiance qu’ils ont vis-à-vis des autres.
Le film n’est pas exempt de défauts : son tournage en studios se ressent pas mal dans certaines scènes là où il devrait faire un froid glacial. La mise en scène rattrape tout de même le coup.
Il faut sans doute voir The Thing comme une métaphore des conséquences d’une épidémie, une œuvre culte qui aura influencé d’autres œuvres tant sur la forme que sur le fond, mais aussi un très bon film d’horreur et de science-fiction.