Peter Weir...
Voici un réalisateur australien (1984) qui ne m'aura pas laissé indifférent ! Treize films au compteur, celui-ci étant son avant-dernier et on sent la maturité acquise dans son art !
Pour peu qu'on admette cet axiome de principe : et si tout ce qui nous entoure était irréel ? C'est exactement ce que vit le héros de cette histoire qui passe de l'autre côté du miroir et qui ne se doute pas que tout ce qui lui arrive est enregistré, orchestré par cinq mille caméras...
Avant même que la télé-réalité n'existât genre "Koh-Lanta" qui d'aventureuse jadis, a sombré dans la colonie de vacances pépère où la pub bouffe à qui mieux-mieux le récit palpitant de jadis. Ca va finir par des parties d'échecs pépères avec un Brogniart qui aura une longue barbe blanche et une canne pour se déplacer !
Ce film est merveilleux, comme les contes de fées, (ou les mécomptes) sauf son titre qui ne met pas assez en valeur le travail extraordinaire qu'aura dû être cette réalisation. Elle me fait penser aux rêves déments de "Tativille" : une ville imaginaire de Jacques tati, mais bien réelle dans ses décors ! Tout ne serait-il donc qu'illusions ? Pourtant, les sentiments ne sont pas feints : l'épouse qu'on a choisie pour le héros est une femme-modèle, mais le cœur du héros lui s'enflammera pour un autre complément d'objet direct féminin... Le cœur a ses raisons (...)
Peter Weir est comme un funambule dans cette aventure à osciller entre la fiction et la réalité : la fin parachève ce séjour dans un autre monde : pas le paradis pour autant. Le casting est une pure merveille et Jim Carrey peut exprimer tout son talent dans cet excellent scénario de Andrew Niccol.
La musique, surtout si vous disposez d'un complément sonore à vos haut-parleurs anémiques de télé, est magnifique et alterne les genres... Quelle belle adéquation entre image et harmonie sonore... Pour éviter les recherches aux gourmets, le "Rondo alla Turca" de Mozart, (sonate n°11- marche turque) donne le ton car on a tous cet air guilleret en mémoire, sans en connaître bien souvent le titre et l'auteur... Que du bonheur tout au long de la projection.
L'inconnu fait toujours peur : 1998 était une bonne année pour le cinéma avec 442 films créés cette année-là : les salles multiplexes y étaient pour beaucoup avant que leurs prix d'entrée ne deviennent pharaoniques... Pourtant, la réalité de cette pseudo-réalité ne fut pas à la hauteur de sa beauté spirituelle : 1 641 062 spectateurs et une dix-neuvième place sur trente-neuf à notre box-office. Mais quand même 414 % de rentabilité mondiale, et pas un oscar en vue !
Médaille en chocolat qui n'a du reste que l'importance qu'on lui accorde et qui finit souvent dans les ventes aux enchères...
6ter qui nous programmait ce film ferait-il désormais des bons choix ? Que nenni : récit entrecoupé à deux reprises par deux longues pubs et... interdite d'enregistrement aux usagers de la Bbox Bouygues.
La réalité est parfois dure !
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6 ter le 13.04.2024-