L'inspiration de Vortice Mortale ou La Machine à Laver réalisé en 1993 par Ruggero Deodato ne se trouve sans doute pas tant dans l'âge d'or du giallo (Même si le film en possède quelques accents) que dans le succès de Basic Instinct le thriller érotique de Paul Verhoeven sorti un an plus tôt sur les écrans. Tourné en Europe de l'Est avec un casting hétéroclite, le film est donc un mélange de thriller et de film érotique avec quelques petites scènes gore pour venir pimenter le tout. Même si ce n'est pas un grand film je dois reconnaître avoir été plutôt agréablement surpris par ce long métrage bien moins couillon que son titre.


La Machine à Laver nous raconte donc l'histoire de trois sœurs qui vivent ensembles dans un immense appartement de Budapest. Après avoir retrouvé en pleine nuit le corps du souteneur et amant de l'une d'entre elle découpé dans la machine à laver, la sororité fait venir un inspecteur de police au petit matin sauf que le corps a disparu. Cauchemar, fantasme, disparition ou manipulation ? L'inspecteur décide de poursuivre l'enquête malgré l'absence de corps et se retrouve confronté à un jeu pervers de la part des trois sœurs qui s'accusent mutuellement tout en essayant de le séduire .


Si l'on devait mettre les différents penchants dans la balance il est évident que c'est l'aspect érotique qui prendrait largement le dessus sur tous les autres. Dès la première scène qui nous montre la très jolie actrice polonaise Katarzyna Figura avec ses seins trop gros et son bustier trop petit en train de copuler avec un gigolo dans la lumière d'une porte de frigidaire tandis que sa frangine les regarde discrètement cuisses ouverte dans l'escalier en jouant du triangle on sait que l'on ne va pas s'ennuyer. Et effectivement le film est assez agréable à regarder et pas seulement pour l'érotisme qui revient de façon métronomique s'inviter dans l'histoire mais aussi parce que l'intrigue est correctement menée et que les troubles jeux de séductions et manipulations des trois sœurs suffisent largement à perdre le spectateur dans cette nébuleuse histoire policière. Alors certes on pourra au final trouver l'intrigue assez décousue et un peu tirer par les cheveux mais globalement le film qui joue habilement entre réalité, fantasmes, hallucinations et cauchemars nous propose suffisamment de séquences marquantes pour garder l'attention des spectateurs quitte à s'égarer un peu à l'image de cette séquence gore et gratuite à la limite du cannibalisme, mais bon pourquoi pas ? L'aspect un peu giallo tardif fonctionne surtout pour l'érotisation des trois héroïnes et grâce à la très bonne musique de Claudio Simonetti , pas très originale certes mais diablement éfficace. En tout cas si vous espériez un film un peu con avec une machine à laver tueuse vous serez déçu car l'élément clef du titre ne joue qu'un rôle assez secondaire dans l'histoire.


Le casting est plutôt agréable avec pour commencer dans le rôle de l'inspecteur le comédien Phillipe Caroit que les ménagères de moins de cinquante ans connaissent bien vu le nombre hallucinant de séries policières auquel il a participé entre deux publicités pour de la lessive . Le trio de sœurs séductrices, manipulatrices et mystérieuses est avantageusement interprété par Katarzyna Figura déjà citée plus haut, Ilaria Borreli et Barbara Ricci ; trois comédiennes qui n'ont certes pas fait une grosse carrière mais qui vingt ans en arrière n'aurait pas dépareiller dans un bon petit giallo d' Argento ou Martino.


Sans être un grand film La Machine à Laver reste bien plus engageant que son titre, Ruggero Deodato signe un thriller érotique parfois un peu gratuit mais bien assez tordu pour qu'on arrive au bout sans avoir l'impression d'avoir perdu son temps.

freddyK
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le 19 oct. 2023

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