"The Whale", c'est le genre de film où une note n'a vraiment pas de sens. Car le parti pris par Darren Aronofsky est tellement radical qu'il va forcément diviser son public.
Déjà, la chose qui a mis tout le monde d'accord : Brendan Fraser. Acteur de premier plan commercial au début des années 2000, il a vu carrière péricliter suite aux blessures subies sur le tournage des "Mummy", où il était très impliqué physiquement. Et suite à une série de drames personnels, dont une agression sexuelle dont il fut victime, par un puissant d'Hollywood.
"The Whale" est un véritable retour en grâce pour lui. Fraser livre une très belle performance (peut-être la meilleure de sa carrière ?), celle d'un obèse morbide qui regrette des choix de vie, et tente de mettre ses espoirs chez sa fille, qui le hait. Une prestation qui lui a valu plusieurs ovations et récompenses, l'avenir dira si elles reboostent sa carrière...
Pour le reste, c'est là que ça divise. Darren Aronosfky filme un huis-clos pesant, toute l'intrigue se déroulant dans un appartement sordide et mal éclairé. Image 4:3, lumière grisâtre, détails sur le quotidien d'un obèse morbide... Le malaise est permanent, était-ce nécessaire d'y aller à ce point ?
Même les personnages sont nauséabonds, agressifs, voire tout simplement méchants à un moment ou un autre. La palme revient à la fille adolescente, perverse et antipathique à un point qui dépasse la caricature. Je veux bien que l'on soit loin d'une comédie dramatique culcul la praline, mais tout de même !
Restent les thématiques abordées, assez riches. L'homosexualité, l'obésité, l'honnêteté, la religion (thème récurrent chez Aronofsky depuis les années 2010 !), et en particulier ici le salut, pouvant prendre diverses formes.
Ce n'est pas toujours adroitement agencé, mais certaines idées sont pertinentes, et le film a le mérite de ne pas faire dans la demi-mesure.