Les années 70 dans le Septième Art semblent être les années du "no limit". Bien plus que les sempiternels films d'épouvante qu'on nous assènent chaque année et qui surenchérissent en matière de gore ou de jump-scared foireux, cette décennie, sur des thèmes aussi divers que violents (mentalement parlant) sont bien plus convaincants et marquants. La preuve avec "Le Dieu d'Osier", véritable perle oubliée.

Sur un pitch simple en apparence, "Le Dieu d'Osier" recèle d'idées nouvelles et toujours intéressantes. Ici, la question de la Foi et plus particulièrement de la tolérance vis-à-vis de cette dernière est étudiée de façon vaste mais millimétrée. Le conditionnement des deux parties (le policier, chrétien et la population vouant un culte à un certain dieu du soleil) est palpable dans les paroles, mais aussi dans les gestes. C'est là qu'Edward Woodward signe une prestation tout en finesse. Son personne est vivant dans le fond, bien qu'impassible au début (regards fermés, gestes basiques). Sa longue descente aux enfers est à la fois effrayante et jouissive, comme cette scène finale ahurissante d'une beauté majestueuse.

Le long-métrage est entouré d'une magie, un charme indéfinissable qui se matérialise surtout à travers un Christopher Lee charismatique (le mot est faible) En grand gourou, il insuffle une énergie incroyable et arrive même à se faire apprécier par le spectateur malgré des croyances et rites assez inquiétants. Son "armée" (les habitants) sont tout aussi effrayants, même sans les masques. Des regards vicieux, des langues pendues, des airs hagards... Des rednecks dans les îles, en somme.

"Le Dieu d'Osier" est donc une totale réussite, maîtrisée de bout en bout avec une mise en scène sobre mais efficace et une bande-son vraiment excellente dans le genre folk-psychédélique (certaines scènes en rapport sont très envoûtantes).
Un merci à 19fox64 pour cette recommandation.
Nikki
8
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le 17 nov. 2014

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