Film terriblement philosophique et profondément divertissant. A moins que cela soit l'inverse.
Les humains si vides sont avides de consolation qu'ils trouvent en la Foi. .
Le Paganisme, enchaîné aux aléas de la Nature célébrait la fécondité de la Vie, sacrifiant animaux, humains quand celle-ci venait à manquer.
Le Christianisme dans un effort louable pour ériger l' Homme, fit du sacrifice de Jésus-Christ un don pour l'espérance d'une résurrection de l'âme après la mort.
Schaffer et Hardy sur ce postulat éminemment universel ont engendré un film monstre, paradoxalement daté, planté dans un passé révolu, chevelu, utopique et dépoitraillé fleurant bon l' encens hippie finissant...L'imaginaire du film d'horreur hanté par le spectre de la Hammer( Christopher Lee se réinvente ici merveilleusement) y est aussi presque voluptueusement subverti, renversé (Merci Kalopani! ): l'horreur au grand jour et dans un écrin de beautés.
Ce décorum oscillant entre Kitsch et désuet lui donne tout son charme, tandis qu' il détournera ceux qui n'ont pas le sens de la curiosité ou sont rivés au Contemporain comme un naufragé sur son radeau.
Par delà demeure intangible cette poésie surréaliste d'un policier en uniforme débarquant d'un petit hydravion comme un Pseudo Messie des temps modernes, cette poésie de chansons folks paillardes qui auraient réjoui Brassens, et que dire du Moment de Possession Sensuelle qui s empare de Britt Ekland?
Reste enfin cette facette peu envisagée du film, celle du mensonge, des faux semblants, de la manipulation qui ne devrait pas surprendre de la part du scénariste de Sleuth ( Le Limier ).
Nous mêmes spectateurs en sommes victimes.
Rangé du coté de ces sympathiques paillards plutôt cinglés, ,je me suis laisser aller à penser à une Farce hénaurme( en bon gaulois que je suis), jetée à à la figure du raide flic( le futur Equalizer!!): ah tu croyais vraiment qu'on allait sacrifier une gamine ? Pauvre abruti va!
Et puis non.
Christianisme et Paganisme sont renvoyés dos à dos dans un final de feu. En creux j' y vois un plaidoyer athée dont notre époque aurait bien besoin. Mais ne rêvons pas, encore une fois ceci fait parti d'un passé révolu, celui de l' utopie de liberté. On nous enjoint de choisir notre camp, sur les cendres du Wicker Man et les braises finissantes de Charlie. Pauvre monde.