The Worm Has Turned
The Worm Has Turned

Documentaire de Porsalin (2018)

Je suis surpris par les commentaires imdb sur ce film, notamment celui d'un homosexuel qui aurait souhaité regarder ce film étant jeune (puisqu'on mentionne aussi l'homosexualité refoulée de Jim Norton). Pour moi ce film est celui d'un hater, dans le sens où le bonhomme a décidé de prouver en quoi Jim Norton n'est plus le chouette humoriste qu'il était et par la même occasion que c'est un gros connard. Même quand il est question d'homosexualité et transsexualité, j'ai trouvé que le réalisateur n'était pas tendre avec ces minorités, ou alors j'ai mal interprété (y avait pas de sous-titres).


En tous cas, c'est un documentaire assez pauvre dans le sens où l'auteur a son idée bien arrêtée et qu'il ne cherche pas à se remettre en question mais plutôt à remettre en question ceux qui croient encore que Jim Norton est un chouette gars.


Déjà, rien ne rend l'humoriste intéressant dans ce docu : ses sketches sont montrés n'importe comment, impossible de rire de ses blagues dans de telles circonstances, parce qu'elles semblent prises hors contexte ; la plupart du temps, ce sont des blagues où ils se montrent intolérants (envers les musulmans, envers les immigrés, ...).


Ensuite, l'auteur accumule les points négatifs, et comme il n'a pas toujours d'images pour illustrer son propos, il se contente de photos où Jim fait une sale gueule (même s'il s'agit de grimaces initialement comiques, l'accumulation de gueules en rogne donnent l'impression que c'est un sale con).


Enfin, ça part un peu dans tous les sens, l'auteur reproche même à l'humoriste de ne pas avoir soutenu Louis CK et de l'avoir laissé tomber (à croire que l'auteur veut créer une discorde entre les deux, sachant en plus que depuis ces événements, Norton a déclaré qu'il était temps de pardonner à CK) ; par la même occasion, on accuse Jim de soutenir Amy Schumer alors qu'elle est accusée d'avoir volé des blagues...


Non sérieusement, le type prend tout ce qu'il peut pour justifier le déclin de l'humoriste. Certaines attaques semblent plus construites, mais les extraits restent trop courts, et l'on doit donc supposer que l'auteur a bien fait son boulot et qu'on peut le croire sur parole. On devine une construction possible, on suppose parfois qu'il aborde tel thème pour justifier le sentiment de trahison de ses fans, sauf que cette conséquence n'est jamais vraiment mise en avant, ce que l'on perçoit plutôt c'est la lassitude de l'auteur par rapport à l'humoriste.


Et quand il parle de transsexualité et d'homosexualité, l'auteur parle de déviance, ce qui est assez choquant, surtout qu'au final... Norton prend la défense de ces minorités... Si le but était de dire que les gens n'ont pas aimé qu'il soutienne les transsexuels (au point d'être sorti avec un), alors ce n'est pas assez clairement formulé, en l'état ça ressemble plus à une attaque de la part de l'auteur du documentaire que de ses fans.


Niveau mise en scène c'est très très pauvre : quelques extraits, quelques archives, mais surtout une grande majorité de photos dans laquelle le réalisateur zoome pendant que le narrateur énonce son texte de façon très neutre, presque comme un robot. C'est juste pas intéressant à regarder, d'ailleurs, je me suis permis de faire d'autres trucs en parallèle, car même lorsqu'il y a des images, finalement, c'est Jim en studio en train de faire son podcast, donc pas grand chose à voir ; seul moment où l'image a un intérêt, lorsque Jim invite des pornstars et autres célébrités du catch. C'est d'ailleurs l'une des rares scènes où l'on comprend bien que les fans sont en colère contre lui à cause de ses choix égoïstes (en même temps c'est lui qui dirige l'émission...) ainsi que le passage sur le dessin animé qu'il a tenté de produire.


Mais le réalisateur semble faire partie de ces fans enragés et loupe donc l'occasion de faire un docu neutre qui permettrait de brosser un portrait plus équilibré de l'artiste (parce que bon, autant les portraits lisses, ça n'a pas d'intérêt autant l'exact inverse n'en a pas non plus).


Bref, pas terrible ce docu.

Fatpooper
4
Écrit par

Créée

le 11 juil. 2021

Critique lue 64 fois

1 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 64 fois

1

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55