Adaptation vampirique de Thérèse Raquin d'Emile zola. Pourquoi pas ?

Si le spectateur s'attend à un film de vampire d'action à la Blade, mieux vaut qu'il passe son chemin. En effet ces 2h13 de film pourront leur paraitre assez longue.
Mais connaissant Park Chan-Wook et son sens de la réalisation et du rythme, sa version du vampire s'apprécie plutôt bien. La plus grande partie de l'action se déroule en huis-clos dans la maison familiale. Le rythme est plutôt lent mais on ne s'ennuie pas.
C'est au milieu du film que j'ai fait le rapprochement avec l'oeuvre d'Emile Zola, qui est le livre parfait pour déprimer (en même temps Zola, c'est un peu la référence de la misère humaine, du malsain et du glauque). Pour le coup le réalisateur a vraiment su retranscrire l'ambiance du livre.
Et cette histoire contemporaine de vampire se prête bien à l'exercice. La dégradation amoureuse de la relation entre le prêtre vampire et la jeune fille est très bien illustrée par différents éléments tels que la passion charnelle du début du film jusqu'aux tentatives mutuelles des deux protagonistes à s'entretuer (sans y arriver).
C'est sur la scène finale que la mère du gendre assassiné va se délecter du dénouement tragique de l'histoire.

Thirst n'est pas l'oeuvre majeure de Park Chan-Wook mais pour les lecteurs du livre, elle vaut vraiment le coup d'oeil. C'est une adaptation moderne plutôt réussie et le mythe du vampire sert plutôt la forme de l'histoire tandis que la relation amoureuse destructrice en est le fond.