Le seul qu'on aime (vraiment)

Samedi soir pluvieux de la première semaine d'exploitation de Thor : Le Monde des Ténèbres, en novembre 2013, nous-même et la maman (traînée de force et soupirant bruyamment) s'asseyant au milieu de la salle pleine à craquer de fans "hardcores" des Marvel. Le film commence. 1h50 de silence horrifié des puristes des comics, et deux andouilles qui rient comme deux clés à mollettes au milieu, vivant leur meilleur moment devant un film qui s'amuse, beaucoup, avec son concept pompeux. Après un premier opus ronflant, on a eu une bouffée d'air frais avec ce deuxième film qui a des notes d'humour inattendues (ce qu'on a le plus retenu). Exit l'intrigue de l'Ether, la tension amoureuse entre Jane et Tarz... euh Thor, le conflit familial divin, nous ce qu'on a retenu, c'est Stellan Skarsgard qui court à poils, le coup des clés de bagnole perdues dans le vortex, le vaisseau qui défonce tout le palais ("Je crois que tu as oublié une colonne" / "La ferme.", c'est simple, et efficace), les promesses de mort sur Loki ("Ouh, va falloir faire la queue."), Thor qui mange une vitre d'un gratte-ciel (avec le petit bruit strident qui va bien) et prend le métro... Non, vraiment, on serait malhonnête si l'on disait, pour suivre l'avis majoritaire, que l'on préfère le premier, tant on a rigolé sur ce deuxième, perdant évidemment en tension et sérieux quant à l'intrigue, mais gagnant mille fois en divertissement. On découvre le potentiel comique de Chris Hemsworth, que Taïka Waïtiti ne saura malheureusement pas doser par la suite (ce qui fait que ce Thor 2 est le seul qu'on aime revoir). Dans un entre-deux de l'humour et du sérieux, avec de bons acteurs plus décontractés (Stellan Skarsgard, depuis Mamma Mia !, n'a plus à prouver son lâcher-prise sur son image, mais on est surpris agréablement pour les autres), avec un bon rythme, et un ton globalement plus léger, sans tomber dans la débilité puérile (les suites), ce Thor 2 est vraiment celui qui nous aura chopé avec son humour décalé inattendu. Remettez la scène du lèche-vitrine du gratte-ciel, écoutez le silence outré de 300 puristes outrés, foudroyé par les rires imbéciles de deux heureuses au milieu. Petit coup de foudre simplet pour ce deuxième opus.