The Untold Story
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le 31 janv. 2022
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Avec l’approche de la rétrocession, on a pu observer trois phénomènes dans l’industrie cinématographique hongkongaise. La première, c’est la « fuite » de certains réalisateurs, en particulier vers les Etats-Unis, avec des noms tels que John Woo, Tsui Hark ou encore Ringo Lam qui sont partis tourner au pays de l’Oncle Sam. La deuxième, c’est un public qui commence à clairement se désintéresser de la production locale, préférant les blockbusters américains. La troisième, possiblement liée aux deux premières, c’est une production cinématographique en chute libre, aussi bien en termes de films sortant tous les ans qu’en termes de budget alloués à ces films. Pourtant, il y a des réalisateurs qui ont continué d’insister, quitte à se prendre des bides au box-office. C’est le cas du regretté Clarence Fok (Naked Killer, Les Guerriers du Temps) qui a continué durant cette période douloureuse de pondre des films, certes moins classieux ou efficaces que certains de ses classiques, comme par exemple le film qui nous intéresse aujourd’hui, Thunder Cop, sorti en 1996, une bobine sincèrement moyenne, mais pourtant pas dénuée d’intérêt pour qui aime l’action à la sauce hongkongaise.
Avec Thunder Cop, il semblerait que Clarence Fok souhaite rendre hommage à John Woo, et en particulier à The Killer. Qu’on se le dise de suite, Thunder Cop est en tout point inférieur au film culte de John Woo. Mais clairement, entre les ralentis stylisés que Fok semble énormément apprécier, peut-être un peu trop, l’amitié qui se créé étonnement entre les deux personnages principaux que tout oppose (un mafieux et un policier) renvoyant à celle entre Chow Yun-Fat et Danny Lee, la scène dans la maison de thé, le fait que le repaire des protagonistes est une église (comme dans le final de The Killer), il est clairement facile de comprendre avec Thunder Cop, Fok rend hommage au maitre de l’heroic bloodshed parti aux Etats-Unis. Mais rendre hommage au maitre n’est clairement pas suffisant pour faire un bon film. Déjà, le scénario du film devient rapidement compliqué à suivre, non pas qu’il soit très complexe, mais il est sincèrement décousu et part clairement dans tous les sens, au point qu’on a l’impression que des scènes venant d’un autre film sont greffées un peu artificiellement. De plus, alors que le film par sur cette histoire de mafieux, cela est rapidement remplacé par une intrigue amoureuse qui semble forcée en plus d’être clairement un peu ennuyeuse. Comme si ce n’était pas suffisant, après une introduction musclée dont nous reparlerons plus bas, le scénario part dans des délires grossiers qui semblent sorties d’une comédie pas très drôle, lourdingue même malgré quelques gags efficaces (le prêtre catholique qui oublie son catholicisme et fait l’éloge de Bouddha par exemple), en plus de ne jamais rien approfondir dans l’intrigue. Certes, la relation romantique empêchée par une maladie incurable nous fait parfois nous accrocher aux personnages, mais c’est bien trop peu pour que ce gros axe central du film devienne réellement intéressant.
Toute cette grosse partie centrale n’est pas aidé par une mise en scène peu inspirée, souvent très téléfilm. On sent que, clairement, ce n’est pas les amourettes et la comédie qui intéressent le plus Clarence Fok qui livre le strict minimum. Par contre, dès qu’il faut laisser place à l’action, on sent le réalisateur bien plus investi malgré le faible budget qui semble lui avoir été alloué. En même temps, quand on semble rendre hommage au The Killer de John Woo, il ne faut pas se rater sur les gunfights et autres scènes de castagne. Dès le début du film, on est rassuré, avec une introduction crépusculaire qui annonce la couleur, filmées avec des mouvements de caméra sauvages et virevoltants, très cinétiques, typiques du réalisateur (souvenez-vous The Black Panther Warrior). C’est constamment lisible, avec une parfaite utilisation de l’espace et un soin apportée à la photographie avec par exemple ces faisceaux lumineux traversés de fumée qui rendent parfaitement bien à l’écran. Malgré le calme plat une bonne partie du film malgré quelques courts moments brutaux (la scène de la bibliothèque), ce qu’on a ressenti en introduction va revenir lors du final tout aussi réussi, avec un montage soigné et une caméra qui saisit de très belles images de gunfights comme à la belle époque, bien que le nombre de ralentis soit parfois un peu exagéré, comme l’action dans son ensemble qui est à la limite de la crédibilité, une des marques de fabrique du réalisateur (et c’est pour ça qu’on l’aime). Les quelques échanges martiaux ont eux aussi bénéficié du même soin.
Avec Thunder Cop, Clarence Ford signe un film qui souffle le chaud et le froid. La romance ennuyeuse et la comédie souvent lourdingue sont heureusement rattrapées par des gunfights crépusculaires rendant clairement hommage au The Killer de John Woo.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-thunder-cop-de-clarence-fok-1996/
Créée
le 29 juin 2025
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