Assurément le pire des 18 Woody Allen que j’ai pu voir à ce jour.
S’il n’a jamais été un as de la mise en scène, Allen a toujours (souvent, au moins) su compenser par la qualité du récit et les stratagèmes parfois enfantins pour éviter les effets spéciaux n’en devenaient que plus charmants.
To Rome with Love est certainement un des films les plus paresseux du New-Yorkais en termes de mise en scène. C’est simple, il n’y a absolument rien à retenir. N’importe quel idiot muni d’un trépied aurait fait aussi bien.
Mais comme évoqué précédemment, Woody Allen fait généralement oublier cette faiblesse par un sens aigu du récit. Ce ne sera pas pour son escale romaine. On croirait que l’Américain, en arrivant à Rome, eut plusieurs idées mais, se sentant incapable d’en faire un long-métrage, décida de toutes les mettre à la fois pour tout faire à moitié.
Nous suivons donc plusieurs récits qui ne s’entrecroisent pas mais manquent tous d’intérêt. Personnages clichés, situations mal amenées, tout est bâclé au niveau de l’écriture. C’est d’autant plus dommage que le segment du triangle amoureux et celui de la célébrité soudaine d’un anonyme sont des débuts d’idées qui, si elles ne sont pas révolutionnaires, ont le mérite d’être intéressantes.
Celui du jeune couple italien est plutôt mauvais, mais la plus grosse faiblesse réside dans le segment du couple italo-américain dans lequel Woody Allen lui-même intervient et qui est non seulement la partie la moins bien écrite mais surtout la plus mal jouée, frisant avec le mauvais vaudeville.
De la tournée européenne 2005-2012 d’Allen, nous retiendrons surtout Match Point et Vicky Cristina Barcelona, le reste oscillant entre le correct (Midnight in Paris, Scoop) et le très mauvais, donc, avec To Rome with Love.