Tous les ingrédients sont là avec parcimonie et sans surplus. Pour le moment c'est le film le plus homogène dans ses différentes nuances, Yoji Yamada prend son temps pour installer les différentes petites intrigue qui bouleversera une fois de plus le quotidien des habitants de ce joli quartier de Shibamata.
Pendant les 20 premières minutes c'est un voyage dépaysant avec notre Torajiro qui accompagne une femme et son enfant jusqu'à la préfecture de Nagasaki sur l'île la plus au sud de Kyushu.
Tora San c'est aussi une traversée de toute l'archipel, Torajiro est un oiseau voyageur prêt à sillonner les divers lieux conduits par ses innombrables déceptions amoureuse. Ici on est dans un petit village portuaire assez pauvre mais très charmant.
C'est le film qui m'a le plus fait rire mais toujours pour la même chose finalement, franchement le potentiel comique de cette série est sans limite, la répétition de son quotidien devient une de ses grandes forces, personnellement je ris aux éclats quand Tora retrouve son oncle et sa tante qui ne s'attendent jamais à sa venue mais qui au fond craignent son apparition lors de moments inopportuns : l'oncle pense même devenir sénile quand il le voit au loin!


La narration est cette fois enrichie d'une nouvelle trame avec Hiroshi qui souhaite ouvrir sa propre imprimerie ce qui donne lieu à une nouvelle facette comique chez Yoji Yamada (qui m'épate à chaque film pour leur haut degrés tordant) : un gros quiproquo aussi drôle qu'embarrassant.
Et puis le patron Umetaro délaisse son costume de clown pour nous apparaître enfin humain au contact de sa famille (que l'on voit pour la première fois).
La "madonne" de cet opus m'aura moins marquée que la fille du professeur d'anglais dans le second film qui l'accompagnait dans son périple durant tout le film. Ici c'est Ayako Wakao qui illumine chaque scène de sa présence, elle est belle et resplendissante, ça Yoji Yamada l'a bien compris et va jouer avec cet attribut jusqu'à la fin : tous les personnages perdent la tronche à sa vision.
Il revient à la qualité du second de l'introduire très rapidement dans le métrage (au bout de 20 minutes contre 40 minutes dans les précédents).
Est-ce que c'est utile de mentionner la relation Sakura/Tora toujours aussi juste et adorable ? On est obligé de craquer à ce sourire si franc https://www.casimages.com/i/210103124724982467.png.html


Elle est magique cette série de films, réussir à t'émouvoir et à te faire rire par la proximité gagné avec cette grande famille à chaque nouvelle aventure : c'est là son incroyable force et le don de Yamada pour faire scintiller les plus petites choses du quotidien, au contact d'un personnage aussi rustre qu'il est sensible et naïf envers lui même.


Le seul défaut que je lui trouve à ce film c'est la résolution de ce segment au début avec cette femme qui retourne vers un mari qui n'en avait rien à foutre de son gosse et n'hésitait pas à la frapper.

HuangFeihong
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le 17 déc. 2021

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