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Un Slasher dans les Années 80, qui crache sur les Années 80 !



  • Nous avons à ma gauche, la demeure de Tiffany Clark, première victime du tueur d'adolescentes. Elle est depuis devenue un Zatta Burger.

  • Salut, la visite guidée ! Goûtez nos Zatta Fry Holes.

  • Euh... Oui... C'est ici même que le tueur d'adolescentes a entamé son massacre dans la ville de Vernon.

  • Oui, il a tué trois filles. J'sais pas vous, mais pour moi, un tueur en série, il doit en avoir tué au moins six.

  • Merci, Angie. Merci de préciser. Nous disons tous bravo à Angie, qui aurait aimé qu'il y ait plus de victimes.

  • Je...




Retour Mortel vers les Années 80... mais à quel prix ?



Tout le monde est familier avec ces programmes qui transportent les téléspectateurs dans les années 80 avec une perspective chaleureuse, à l'instar de la série emblématique "Stranger Things", considérée comme l'un des meilleurs exemples de cette tendance. Ces productions nous font voyager à travers une nostalgie extraordinaire, « délaissant volontairement la moindre négativité pour ne garder que le meilleur », nous rappelant à quel point cette époque était à la fois inoubliable et auréolée d'une certaine grâce. Il n'est donc pas étonnant qu'elle ait été une source d'inspiration inépuisable pour de nombreux films et séries. Ces productions nous donnent l'occasion de revivre, ne serait-ce qu'un instant, l'insouciance et la liberté qui caractérisaient cette époque. C'était une période où l'on se prenait moins au sérieux, que ce soit à travers la mode vestimentaire audacieuse, où toutes les couleurs étaient permises, ou les coiffures tout aussi excentriques. La musique des années 80 était enivrante, avec des clips iconiques, et le cinéma de cette décennie a laissé une empreinte indélébile dans tous les genres cinématographiques. Ce qui caractérisait le plus cette époque, c'était incontestablement la vie sociale. Nous ne ressentions pas encore le besoin obsessionnel de nous centrer sur nous-mêmes et nos propres opinions. L'idée de forcer nos points de vue sur les autres par la violence, qu'elle soit physique ou verbale, ne nous traversait même pas l'esprit. Nous avions l'habitude de nous rassembler en personne, sans craindre d'être jugés ou de subir de l'hostilité. Offrir une cigarette à quelqu'un, partager une conversation, un sourire, ou un clin d'œil ne suscitait aucune inquiétude. Nous ne nous préoccupions pas de conformer notre comportement à une norme préétablie, et surtout, nous n'étions pas contraints de dévoiler chaque détail de notre vie. En résumé, les années 80 ont été à leur manière une période de liberté et de sociabilité à travers une mouvance différente, que le cinéma d'aujourd'hui adore explorer, « en ne gardant que le positif », à l'opposé du monde décrit dans le film "Totally Killer".


"Totally Killer," réalisé par Nahnatchka Khan, est un film qui nous plonge profondément dans les années 80, mais qui le fait avec un regard plutôt cynique. Il suggère que cette période n'était pas aussi idyllique qu'on pourrait le penser, pointant du doigt les aspects négatifs comme le racisme, le machisme, la superficialité, et un sentiment général de désillusion. Cependant, ce qui démontre une certaine intelligence dans le film, c'est qu'il évite de sombrer dans les pièges déplorables de notre époque, où l'homme blanc hétérosexuel est très souvent dépeint comme le seul monstre à éliminer. Au contraire, tout au long du film, on observe que tous les personnages, qu'ils soient noirs, blancs, asiatiques, hommes ou femmes, usent des discours problématiques et adoptent un comportement détestable. Il n'y a pas un seul individu qui se démarque positivement des autres. Cette égalité dans la critique est rafraîchissante, même si elle est ici présentée de manière exagérée et stéréotypée. Des clichés à la pelle, où on part du principe que tout ce qui appartient au passé est mauvais, tandis que tout ce qui est actuel est meilleur. Alors que la radicalité d'un côté est critiquée et dénoncée, celle qui penche de l'autre côté ne l'est pas. En somme, on observe l'hypocrisie de notre époque, avec peu de place pour un juste milieu. Sur un scénario de Jen D'Angelo, David Matalon et Sasha Perl-Raver, on suit l'histoire de Jamie Hughes, interprétée par Kiernan Shipka, qui se retrouve involontairement transportée en 1987 à l'aide d'une machine à remonter le temps. Cette expérience survient alors qu'elle est poursuivie par un tueur légendaire surnommé le "Sweet Sixteen Killer." Durant les années 80, ce tueur avait assassiné trois adolescentes, chacune d'entre elles poignardée seize fois, avant de disparaître mystérieusement pour réapparaître dans le présent et perpétrer de nouveaux meurtres. Jamie, après avoir assisté au meurtre de sa mère, décide de faire face au tueur et se retrouve confrontée à une mission encore plus difficile : modifier le passé pour tenter de changer le cours des événements et sauver les trois adolescentes qui étaient les meilleures amies de sa mère, et par la même sa maman en éliminant l'assassin à sa source.


Totally Killer se présente comme un slasher qui tente d'apporter une touche de nouveauté en incorporant un humour noir et un concept décalé, à la manière de films tels que Scream Girl de Joshua John Miller ou Happy Birthdead de Christopher Landon. Cependant, ce concept amusant est malheureusement peu exploité, avec un humour souvent décalé qui rate souvent sa cible, laissant le spectateur indifférent. En ce qui concerne les performances des acteurs, il est difficile d'en dire du bien, car la plupart semblent surjouer et paraissent perplexes quant à leur rôle dans le film. Même si j'apprécie Liana Liberato et Olivia Holt, leurs performances restent relativement fades. Quant à Kiernan Shipka, qui tient le rôle principal, elle manque de crédibilité en tant qu'adolescente, étant donné qu'il est évident qu'elle a déjà dépassé la vingtaine. Sur le plan technique, bien que n'étant pas médiocre, la réalisation de Nahnatchka Khan ne parvient pas non plus à impressionner de manière exceptionnelle. Nous bénéficions de quelques décors sympathiques, notamment lors du festival où se déroule une maison des horreurs, créant ainsi un contraste intéressant. En ce qui concerne les costumes et l'authenticité des années 80, j'ai trouvé que la proposition manquait un peu de conviction, et le masque de l'assassin laissait vraiment à désirer. Alors, pourquoi lui accorder au moins la moyenne ? Eh bien, c'est grâce à ses scènes de carnage qui se révèlent vraiment excellentes. Même si ce slasher peut sembler idiot, il devient incroyablement brutal et violent pendant les attaques, au point de surprendre un spectateur comme moi. En voyant cela, on en vient même à regretter que le film ne prenne pas une tournure plus sérieuse. J'aurais adoré retrouver des attaques de cette intensité dans des films comme Scream. Car ici, les victimes se défendent constamment et elles livrent à chaque fois des combats brutaux avant de finir sous les coups de couteau incessants, le tout filmé sans détours par la caméra. Bien que le divertissement ne soit pas toujours au rendez-vous, il est indéniable que l'ennui ne s'installe pas, ce qui me pousse à lui attribuer tout de même une note n'allant pas en dessous de la moyenne.



CONCLUSION :



"Totally Killer", réalisé par Nahnatchka Khan, est un film qui tente de mélanger le slasher avec un humour noir décalé, mais qui ne parvient pas pleinement à exploiter son concept original. Malgré quelques décors sympathiques et des scènes de carnage brutales, le film souffre de surjeu, d'un manque de crédibilité dans les interprétations, et d'un humour qui manque souvent sa cible. L'authenticité des années 80 laisse également à désirer. Cependant, les amateurs du genre slasher pourraient apprécier les scènes d'attaques violentes qui ponctuent le film.


Une expérience mitigée qui peut encore séduire ceux qui recherchent des moments sanglants et brutaux.



Depuis que j'ai 16 ans, je vis dans l'angoisse de me faire assassiner. Alors tu penses bien que je suis prête !


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le 9 oct. 2023

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