Deuxième volet de la trilogie du Vice, le film ne se présente pas vraiment comme un Giallo classique avec un serial killer ganté de noir qui va assassiner des jeunes et jolies demoiselles dénudées, mais qui va plutôt être décliné sur le thème de la secte satanique.
Dès le début du film, on ne peut pas s'y tromper, la mélodie chantée par une voix féminine nous berçant avec des "la-la-la-laaaa" nous rappelle directement "Rosemary's Baby" de Roman Polanski. Un peu plus et on aurait pu crier au plagiat.
Pourtant, le film se démarque clairement de celui de Polanski, car dans "Rosemary's Baby", le thème du satanisme est pris au premier degré et fait véritablement naître le fils du Diable, alors que dans "Toutes le couleurs du vice", toute cette histoire de secte ne sera qu'une mascarade cachant une sombre histoire d'héritage familial (une fois de plus).
Côté acteurs, on reprend (presque) les mêmes et on recommence: ainsi, on retrouve avec plaisir la sublime Edwige Fenech et les non moins charismatiques George Hilton et Ivan Rassimov.
Côté musique, c'est une fois de plus très bon, même si il y a quelque chose d'assez drôle: au moment où la voisine de Jane (Edwige Fenech), Mary, l'amène dans le sous-sol pour l'initier aux pratiques de la secte, la musique qui se déclenche, comment dire ? Ce n'est pas qu'elle est mauvaise, loin de là, mais pour moi, ça me semblait être une musique de Western, bien plus qu'une musique de Giallo...
La thématique du film, au contraire de beaucoup de Giallo, va avoir une ambiance beaucoup plus psychologique et onirique: racontant l'histoire de Jane, jeune femme en proie à des cauchemars terribles, qui se révèlent par moments prémonitoires et étant également persuadée d'être épiée, suivie, persécutée, etc... Elle sera "aidée" par son mari Richard (George Hilton), sa soeur Barbara et le Docteur Burton. Tout cela sera bien évidemment mélangé avec cette sombre histoire de secte, et nous révèlera une fin toute aussi alambiquée que celle à laquelle on avait eu droit dans "L'étrange vice de Madame Wardh", caractéristique qui permettra sans doute de rattacher le film au mouvement Giallo, tout comme cette arme blanche présente dans plusieurs scènes du film, quelques jolies filles légèrement dénudées, et ce jeu sur le couleurs qui nous montre un lit jaune pétant, une pièce à l'éclairage rouge vermillon, ou encore cette autre pièce à l'éclairage vert pomme. Ce sont sans doute celles-ci, les couleurs du vice...
Un film que j'ai beaucoup aimé, malgré une fin assez abrupte. Un petit épilogue n'aurait pas été de refus.