Hé ben voilà encore une nouvelle vague : après la prétentieuse française, avant la branchouille Movida espagnole, la Nouvelle Vague tchèque. Et toujours aussi peu d'enthousiasme de la part du spectateur. ( moi quoi, je parle pas pour les autres )
Je l'avoue, j'ai '' regardé '' ce film à la télé en faisant à bouffer, en répondant à une très juste remarque d'Auréa sur l' Héritière de William Wyler, bref en faisant autre chose...
Mais la faute à qui ??
Si le film avait été passionnant, j'aurais certainement abandonné toute activité annexe.
Mais voilà il n'est qu'une succession de saynètes, parfois réussies et touchantes dans leur simplicité naîve et rêveuse, mais le plus souvent un peu inutiles et creuses et surtout quasiment toujours sans aucun ressort dramatique. On a un peu l'impression qu'on peut lâcher le film et qu'on en retrouvera le fil (ou plutôt l'absence de fil) à la saynète suivante. Aucun enjeu, aucune dramaturgie, juste une succession de moments décousus dont on comprend vite l'esprit un brin irrévérencieux, loufoque et moqueur;
Quelques jolis moments : le dépucelage, la scène du tamponnage de fesses, le ''procès'' qui s'ensuit où la très jolie actrice s'amuse et nous amuse, comme son personnage.
Mais pour ces quelques scènes charmantes, que d'errance, que d'ennui, que de scènes gâchées par un humour souvent un peu balourd ...
On pourrait également gloser sur le contenu politique du film, mais la comparaison, évidente, entre les périodes nazie (le film se déroule à cette époque ) et stalinienne/soviétique (le film a été tourné à celle là ) me semble bien exagérée et grossière et n'a finalement intéressé que le comité des Oscars qui à refilé la statuette du meilleur film étranger à cette innocente bluette sous couvert de propagande anti-communiste. Les USA, en cette période de guerre froide faisaient feu de tout bois. (Les Soviétiques aussi d'ailleurs).
Décidément, les nouvelles vagues ne sont pas pour moi : désireuses de briser les carcans de la narration classique, elles enfoncent trop souvent les portes déjà ouvertes par d'autres créateurs plus talentueux et ne débouchent que sur le vide, parfois traversé, comme ici, de quelques courants d'air frais trop ténus pour nous emporter.
PS : ce film m'a un peu fait penser, thématiquement (le héros chef de gare et/ou contrôleur de train) et par l'esprit à cet OVNI filmique qu'est l'étonnant '' Maine Ocean'' de Jacques Rozier avec l'inénarrable Bernard Ménez. Cet ouvrage étant le film préféré de ma femme ( ici voix caverneuse à la Colombo ) je lui conseillerai '' Trains Etroitement Surveillés '' qui lui plaira certainement.