Défendu par les mecs de l'excellent Capture Mag, ce film est tout simplement inregardable.


L'optique de défense consiste ici à dire qu'il y a dans ce film une forme de folie furieuse incessante, une ébullition endémique qui mène inévitablement vers une explosion programmée de notre cerveau, de nos oreilles, de nos yeux et de tout le reste.
Que le contenu du film est d'une radicalité formelle hallucinante.
Ben c'est pas faux, mais (pour ma part) c'est définitivement too much et c'est pas pour ça que je le défendrais.
Transformers 2 avance dans une furie extrême, un déluge délirant, un délire déluré et c'est peu de le dire.


On trouve ici le Michael Bay de Bad Boys 2, à savoir celui qui n'a plus besoin de faire ses preuves, désinhibé, hors de contrôle et mis en orbite par le resplendissant succès d'un premier opus.
Dans le cas de Transformers 2, il s'agit donc de la suite d'un Transformers premier du nom qui aura tout simplement fait péter le box-office avec 709.700.000 $ de recette au niveau mondial.


Dans ce Transformers 2 Michael peut alors tout se permettre. Et il va pas se gêner !
Des incursions hallucinantes comme les couilles d'un Transformer géant savamment posées sur le sommet des pyramides de Gizeh.
Des Transformers-niqueurs qui se soulagent sur les jambes d'une Megan Fox pas bégueule.
Un couple de chien qui eux aussi s'adonnent (en gros plan s'il vous plait) à plusieurs sauteries animales.
Une Transformers-allumeuse prête à mettre sa (longue) langue à peu près n'importe où.
Des scènes délirantes dans lesquelles les huileries de Transformers figurant la spermatide humaine inondent littéralement l'écran.


Michael Bay défonce définitivement tout sur son passage avec des sous-entendus à peine cachés incrustés partout, partout, partout.
De l'ensemble émane une forme de facétie nihiliste une peu balourde en mode j'en est strictement rien à foutre, maintenant je fais ce que je veux !


Alors c'est vrai qu'on est là loin, loin, loin, très loin des standards aseptisés d'un blockbuster classique. Avec 836.300.000 $ de recette mondiale (dont 402.111.870 $ rien qu'aux Etats-Unis) c'est d'ailleurs à se demander si les spectateurs de cet objet filmique non identifié ont compris tout ou partie de ce qu'ils ont eu sous les yeux pendant plus de 2h30.


Mais on est aussi loin, loin, loin, très loin d'un film de qualité.
C'est tellement dense, tellement fou, tellement lourd, tellement déconstruit, tellement trop, tellement gargantuesque que tout le reste passe au second plan.
Très vite on ne comprend plus rien à l'histoire et on assiste, en flux tendu, à un déluge d'explosions, de bastons géantes entre Transformers, de bombardements en tout genre, de destructions de villes, de sous-marins, de pyramides, de portes-avions...
Les personnages sont évidents relégués au second plan et seront bien vite perdus au milieu de tout ce bordel. Qu'importe.
On sort de là ivre, décontenancé et abasourdi par autant de folie et de bêtise à la fois.


Un coup de griffe, un film extrême, un gros fuck à une machine hollywoodienne pasteurisées et aujourd'hui plus que jamais en coupe réglée.
Finalement un film à (peut-être) inscrire dans le rang des films d'auteur de notre furieuse époque.


Mais aussi et surtout un film bête et méchant, un film crasseux, un film creux, un film sans histoire, un film hystérique, un film évidemment inregardable.
Michael Bay a son meilleur.

evguénie
2
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le 20 oct. 2021

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evguénie

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