L'Extinction du cerveau, mais le début du rire

~~Aaaaaaaaaaaaaaah Transformers… Les robots extraterrestres qui se transforment en véhicules (ou en dinosaures) …jamais été fan. Même petit, je trouvais les jouets cool, mais dans le fond quand je regardais le dessin animé, je trouvais le principe assez con. Et voila qu’un 4ème film débarque, toujours piloté par Michael Bay, le type qui fait bien d’exorciser ses pulsions dans la réalisation sinon il serait depuis longtemps l’employé du mois chez Al-Qaîda. Dans le genre, on m’a dit que seul Roland Emmerich pouvait lui tenir tête.

Transformers 4 donc, qui voit la CIA se retourner contre les Autobots (les gentils robots alien). Oui oui juste la CIA, le gouvernement américain lui-même n’est au courant de rien dans ce film, s’en est presque à se demander à quoi sert un président des Etats-Unis. Et pourquoi se retourne-t-il contre les Autobots ? Parce que la bataille de Chicago a fait en gros 2 300 morts. Pardon ? C’est tout ?! J’aurais au moins tablé sur 10 000 morts facile. Et…bien sûr que c’est tragique mais mettez-vous 2 secondes à la place d’un robot géant d’une trentaine de mètres qui doit péter la gueule au robot d’en face, qui lui s’en vidange les réservoirs de shooter du passant. Je ne sais pas vous, mais moi j’aurais vite intégrer dans mes circuits imprimés qu’il y aura d’inévitables dégâts collatéraux. Si les Autobots avaient essayés de sauver tout le monde, ils se seraient fait démolir la carcasse vite fait par les gars d’en face. Bref, ça pue le prétexte bidon et vaguement xénophobe.
Donc, Optimus Prime, le chef des gentils, en fâcheuse posture, va se faire réparer (en une nuit oui oui) par Cade Yeager (Mark Wahlberg), qui a un look de fermier texan, mais qui est en fait un génie de la robotique puisqu’il fabrique dans sa grange des modèles plus perfectionnés que les meilleurs ingénieurs nippons (c’est à se demander pourquoi Cade est encore dans la déch’ financièrement alors qu’on devrait clairement lui refiler un prix Nobel). Là-dessus, la CIA, et leur allié Lockdown, mystérieux Transformer, attaquent le ranch Yeager pour retrouver Optimus. Mais le robot s’échappe, emmenant dans son sillage Cade, sa fille Tessa (Nicola Peltz), le petit-copain de la fille, et le sidekick irritant. Voila pour le spitch de départ.

Déjà je tiens à signaler que j’ai été agréablement surpris par certains points. Michael Bay, connu pour être très très ricain dans son message (petit jeu : comptez le nombre de drapeaux US dans la bande-annonce de Transformers 4), semble avoir changé d’opinion. Ici pas de glorification de l’armée comme c’était le cas dans les précédents mais une critique, certes modeste mais qui a le mérite d’être là, de la CIA, de la toute-puissance des entreprises (des humains démantèlent des Transformers pour créer leurs propres modèles), et peut-être même de la xénophobie latente et de la peur de l’immigration chez certains américains. Bay semble même se moquer de lui-même quand au début du film, il fait dire par un de ces personnages ‘’Aujourd’hui les films sont nuls. Y’a plus que des suites et des remakes.’’
Au rayon des autres agréables surprises, certains plans lors des scènes d’action, vraiment très frappants visuellement. Je pense au moment où /SPOIL/ Bumblebee lance les héros humains dans les mains d’Optimus en pleine cascade, le tout au ralenti, c’est de toute beauté /FIN DU SPOIL/. Ou encore le combat final plutôt sympa, sans oublier /SPOIL/ le massacre de Ratchet au début du film,/FIN DU SPOIL/ moment qui, s’il n’est pas triste à en pleurer, peut éventuellement susciter l’émotion chez le spectateur. Et puis il faut bien avouer que voir tout ce métal et ces étincelles voler au ralenti, c’est plutôt beau.

Si le 1er acte du film n’est pas spécialement mauvais, malgré les personnages clichés (le père qui a un complexe d’Œdipe à l’envers, sa fille canon qui jouera le rôle de la princesse Peach, le petit-copain qui n’a d’autre profondeur que d’être un pilote de rallye ; et le sidekick qui au début est drôle, mais qu’après on a juste envie de voir crever vu comment il balance des vannes de merde toutes les 3 secondes) ; ça se corse tout de suite par la suite. En fait, la moitié du film tient dans les scènes d’action : courses-poursuites, infiltrations et plein de bastons; ce qui n’est pas un mal pour un blockbuster, c’est juste que là c’est trop…Evidemment qu’il y a des bonnes scènes d’actions, mais c’est trop fouilli ! Pas assez d’originalité ni de mise en scène pour que le spectateur se souvienne réellement de quelque chose en disant ‘’Wow, ça c’est classe !’’. On retiendra plutôt un joyeux bordel du genre : ‘’Boum-boum-splash-vanne de merde-boum-fin’’. Et c’est dommage vu le potentiel de certains persos (je suis désolé mais le T-rex, à part réagir comme un con, mordre et cracher du feu il fait que dalle). Pacific Rim, on retenait mieux ses scènes d’action, parce qu’elles avaient du style, quelque chose de sincèrement épique et trippant visuellement, et qu’en plus chaque combattant était sincèrement unique. Là on a l’impression de revoir toujours la même baston se répéter en boucle.

Mais les deux gros problèmes du film (qui sont aussi ses 2 gros points forts au final, puisqu’ils le transforme en bon gros blockbuster nanar à regarder entre potes pour se marrer) ce sont les personnages et le scénario…
Déjà les personnages : A part Wahlberg qui s’en tire honorablement, Prime et Lockdown qui ont la classe, et le PDG Joshua Joyce (joué par Stanley Tucci, je reviendrai plus tard sur son personnage), il n’y en a pas un pour sauver l’autre :
-Tessa et son copain ont des QI d’huîtres. Il y a une scène où /SPOIL/ Tessa, qui doit traverser un pont de singe entre 2 buildings, panique et décide de retourner en arrière, sans penser que l’arrière est encore plus vertical que le milieu ; et que tous les ennemis sont justement derrière. /FIN DU SPOIL/ Pour moi c’est juste une des scènes les plus drôles de tout le film. En fait, elle sert de bombasse uniquement là pour réveiller le côté beauf des mâles (sans toutefois égaler Megan Fox) ; et son copain sert juste d’argument pour faire des courses-poursuites et des scènes où Mark Wahlberg essaie de lui casser la gueule par surprotection paternel.
-Les 2 assistantes de Joyce, la blonde et la chinoise, servent de bombasses bis, et en plus elles ont des capacités de téléportations ! Non sérieusement elles sont là dans un plan, puis pouf disparue, et on les retrouve 10 minutes après dans le groupe, sans explication. Expliquez moi comment elles peuvent retrouver les autres à l’arrache alors qu’il y a plusieurs millions d’habitants à Hong Kong ! Oh et dans ce film, n’importe quel chinois, si il n’est pas vieux, fait du karaté. Sans déconner, c’est pas une blague !
-Attinger le chef de la CIA, qui a le défaut classique des méchants de films d’action (je vous laisse deviner lequel)
-Son second, qui est le 4ème méchant de l’histoire. Ah bon ? Mon cerveau devait vraiment être en mode off quand ils ont fait son développement psychologique.
-Les dirigeants de /SPOIL/ Hong Kong /FIN DU SPOIL/ promettent de faire intervenir l’armée eeeeeeeeeeeet ne font rien.

Bordel même les Transformers sont cons au possible !:
-Le sergent aurait put être badass si il n’était pas aussi beaufement ridicule.
-Bumblebee pète un câble pour que dalle (ce qui au passage, crée la scène d’infiltration la plus pourrie et hilarante que j’ai put voir depuis le Roi Scorpion 2, Bumblebee je t’aime !) -Le samouraï et le vert auraient put avoir la classe. Ce sont en fait juste des gros connards complètement illogiques.
-Les Dinobots…comment dire. Leur chef Grimlock, /SPOIL/ essaye de tabasser Prime sans aucune raison ; il se fait démonter en un coup (payes ton tyrannosaure en mousse biatch), et après toute la meute obéit, comme de gentils toutous. WHAT ?! Les transformers préhistoriques auraient-ils régressés intellectuellement ?! /FIN DU SPOIL/
-Les transformers made in humanity peuvent se disperser en nuage de cubes, pour se rematérialiser à un autre endroit. Classe et utile. ALORS POURQUOI ILS N’UTILISENT CA QUE DANS LEUR PREMIERE SCENE DE BASTON ?!!! Même l’épée de la mort dans Pacific Rim était mille fois plus logique !!!
-Les soldats de Lockdown sont des daubes intergalactiques.


En plus, un pote m’a fait utilement remarquer que tous les persos essayent d’être drôle, mais très peu y arrivent (on rit des autres parce que leurs dialogues semblent avoir été écrit par 2 mecs randoms bourrés devant un match de foot féminin) . Je soulignerais l’exception de Joshua Joyce. J’espère vraiment revoir par la suite cette espèce de Steve Jobs loufoque, plus profond qu’il n’y paraît, et un des seuls qui arrive à péter son câble de manière ‘’naturelle’’.
Quand au scénario, même si il apporte des réflexions inattendues pour un Transformers, il est juste bourré d’incohérences. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet et je vous laisse les découvrir par vous-même car, croyez moi, il y a moyen de bien se marrer (ou s’énerver, ça dépend comment vous voyez la chose).


En résumé, Transformers : L’âge de l’extinction n’est ni un bon film, ni un mauvais film…c’est un Transformers. Quelques idées originales mais beaucoup de trucs débiles. Si vous avez aimé la saga jusque là, vous allez aimer. Si vous voulez des explosions pendant 2h45, où votre cerveau n’a pas besoin de réfléchir, vous allez aimer. Si vous voulez un film ayant de forts moments d’émotion, de réflexion, et un scénario cohérent ; passez votre chemin. Et si comme moi vous le considérez comme un nanar à gros effets spéciaux, vous n’allez objectivement pas le trouver bon, mais par contre je vous conseille de le voir à plusieurs, parce que vous n’allez pas arrêter de vous marrer pendant 2h45 ;) Vivement la suite

Explosions : 19/20 (bah oui, il aurait quand même put utiliser une bombe atomique)
Action : 20/20 en quantité, 13/20 en qualité.
Scénario : 7/20
Musique :
Emotion : 12/20
Note arithmétique : 13, 625
Critère bonus : Nanardise : 16/20
Note de cœur : 15/20