Nouvelles Frontières, Vivez Plus...

JC Chandor m'avait déjà frappé par le passé avec A Most Violent Year, un film qui s'achevait pile quand le récit commençait, ne récompensant les spectateurs patients qu'avec un générique de fin...
Le voilà aux commandes d'un film d'action placardé sur tous les écrans de gares et de centres commerciaux, ce qui a de quoi surprendre tant ce genre est à l'exact opposé. La curiosité me pique, je regarde le film. Compte-rendu.

Premiere Frontière : l'Acte I à la con.
Durée : 28 minutes.

Il y a déjà, au bas mot, une soixantaine de clichés tenaces. Aussi bien chez les persos développés à la truelle que dans les musiques choisies... Après... Ça n'est pas immonde, mais c’est pas bien. C’est une absence absolue de bien...

Deuxième Frontière : l'action se met en branle (bas de combat)
Durée : Disons une Trentaine de minutes.

C'est là que ça devient débile. Les dialogues et la direction d’acteur deviennent risibles...
Exemple : les héros s’introduisent dans la maison-coffre-fort d’un général-narco-trafiquant et ils doivent être absolument silencieux.
Un garde arrive, quelqu'un lui tire une balle dans la jambe ( sans silencieux ) et le mec se met à crier... alors ils lui mettent du chatterton sur la bouche. Puis ils trouvent l’argent caché derrière un mur, et là :
- OUUUUAAAIISSS !!
- Whoooohooohoohooo !!
- Vas-y Prends tout Prends tout prends l'pognon !
- Youpiii !

Le top-du-top de l'infiltration.

Plus tard, le fou-rire : ils arrivent à se casser avec des sacs de sports remplis de billets, mais Pedro Pascal déclare à Ben Affleck :
- On a un problème : d’après ce que j’ai pesé on est en surpoids !
- Mais qu’est-ce que tu racontes ? Cet hélico peut porter 9000 pounds !
- 9000 à basse altitude mais pour gagner l’océan il faut qu’on vole au dessus de la Cordillère des Andes !
- Alors on va laisser 200 millions de dollars sur la piste !?!
- Nan t’as raison, l’hélico tiendra le coup !
Et ils se mettent à charger.
Evidemment l'hélico ne tient pas les promesses de Pedro et ils se retrouvent en carafe en pleine montagne comme des cons.

Troisième Frontière : Un ennui si épais qu'on peut le toucher.
Durée : Tout le reste du film, soit au moins dix ou douze heures environ...

Le film s'enlise irrévocablement dans un trekking-survival complètement mérité par les protagonistes, et par conséquent absolument pas éprouvant pour le spectateur qui ne peut que répéter en boucle : "Bien fait pour vous, bande de cons !"

A la fin de ce calvaire, un générique vient à nouveau récompenser les spectateurs les plus patients, mais sur Netflix il est zappé au bout de deux secondes pour promouvoir un autre truc au pif. Du coup j'ai regardé Mowgli.