La bande annonce le vend bien, dans le sens où elle m'a suffisamment intriguée pour que je me déplace jusqu'au ciné du coin et me fasse mon propre avis sur ce Tristesse Club. Mais au vu du côté légèrement décalé, particulier qui semblait s'annoncer, soit j'aimerais vraiment, soit cette heure trente passerait très très lentement. Je peux toujours m'amuser avec mes cheveux si la situation s'avère trop désespérée mais très franchement, qui a envie de voir ça ? Voilà.

Allez, je ne vais pas tourner autour du pot (mais qui fait ça ? Littéralement ?) ça m'a plu. Beaucoup même, j'avoue que je suis ressortie plutôt ravie de cette séance, non pas que ce soit le meilleur film que j'ai vu de ma vie, mais cela m'a fait du bien de voir un bon film français, frais et original. La clim' de la salle aurait été correctement réglée que j'aurais p't'être même tournoyée sur moi-même telle la donzelle fort enjouée en sortant mais.... Bref.

Le premier bon point est évidemment son trio d'acteur qui sont très justes, Laurent Lafitte en beauf à Porsche, Ludivine Sagnier, mystérieuse et sensuelle, et Vincent Macaigne que je découvre ici avec plaisir, ébouriffé féru de slow, souvent tordant.
Bien servis par de savoureux dialogues, privilégiant la qualité à la quantité, ne vous attendez pas à un calembour toutes les trois lignes et à des jeux de mots vus et revus cent fois, non non, nous ne sommes pas dans une critique de Pravda -- La Delonnite aiguë : ça se soigne ? --
Ici l'absurde et l'humour fin sont distillés parcimonieusement mais font mouche à chaque fois sans qu'il soit besoin de s'escrimer à de lourds gags pour faire se gausser le chaland. Et le non chaland aussi, par la même occasion.

Ensuite la photo soignée, aidée par les magnifiques décors naturels de l'Isère. Qu'on ne me traite pas de chauvine, je ne suis qu'une immigrée en terre fromagère et je préfère les volcans. Il n’empêche qu'alliés à cette maison en bord de lac, atypique et colorée, le tout forme une image originale, qui marque la rétine et rien que pour ça, merci ! Enfin un qui se rappelle que si l'on peut se contenter de filmer, on peut aussi y réfléchir deux secondes et le faire bien, joliment, avec du jaune moutarde et des feux d'artifices sauvage, que diable !

Allez, je conclurai avec la BO charmante et la chanson du générique que j'ai fort aimé et que j'ai mis trois heures dix à retrouver ce matin étant donné que n'ayant lu que très furtivement le nom et de l'interprète et de la chanson qui défilaient, j'ai du tenter approximativement dix-mille combinaisons possible, de Goulash Moretti à Galiac.
Je vous épargnerai le même supplice, donc pour ceux que ça intéresse, en prime une superbe moustache :

https://www.youtube.com/watch?v=aoCleoGuJHM&feature=kp

Et au passage lisez donc la critique de Djaevel sur le sujet, plus complète ou moins fouillis que celle-ci. Y'a qu'à voir : il n'y fait même pas mention de ses cheveux.
http://www.senscritique.com/film/Tristesse_Club/critique/33678212
Pravda
8
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes 2020 et Être chacun chez soi ne nous empêchera pas de voir des films ensemble. Non mais.

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le 16 juin 2014

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